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© Alexandre Guirkinger

Critique / “La bête curieuse” (2016) de Laurent Perreau : Laura Smet en mode réinsertion

Dernière mise à jour : novembre 23rd, 2020 at 01:44 pm

Après Imposture sur France 2, Laura Smet est de retour sur nos petits écrans avec La bête curieuse de Laurent Perreau. La critique et l’avis de Bulles de Culture sur ce téléfilm diffusé le vendredi 31 mars 2017 sur ARTE.

Synopsis :

Après huit ans d’emprisonnement, Céline (Laura Smet) purge la fin de sa peine en liberté conditionnelle. Recueillie par sa mère (Marie Bunel) dans une banlieue lointaine, elle est prise à l’essai à la réception d’un grand hôtel aux portes de Paris. Pour mieux dissimuler son passé, Céline se fabrique un personnage fictif portant le nom d’Héloïse.
Très vite, les relations avec ses collègues s’avèrent tendues, elle découvre la violence du monde du travail. Soumise aux contraintes de sa semi-liberté, Céline/Héloïse essaie d’échapper à ses fantômes et de retrouver sa place dans la société. Sa rencontre avec Idir (Samir Guesmi), un médecin qui l’accompagne tous les matins en covoiturage vers Paris, va l’aider à reprendre goût à la vie.

La bête curieuse : un téléfilm au plus près de son personnage

Après des sons de bips sur fond noir, les premières images du téléfilm La bête curieuse sont sur des pieds qui se déplacent dans un appartement. En liberté conditionnelle, Céline teste le bracelet électronique fixé à son mollet. Mais rien n’est dit, le téléspectateur le comprend au fil des minutes. Le réalisateur Laurent Perreau a choisi de filmer cette chronique d’une réinsertion sociale caméra à l’épaule, au plus près de son personnage.

On est constamment avec elle, en tension, dans chaque plan. On ne sait jamais vraiment ce qui va se passer. Son histoire parle d’enfermement, de quête d’identité, et finalement d’ouverture aux autres.
— Laura Smet

Une Laura Smet à la fois forte et fragile

Dans le rôle de Céline, la “bête curieuse” du film, l’actrice Laura Smet (Dix pour Cent, Imposture) est magnifique dans ce personnage à la fois fort et fragile. Entre les contraintes de la surveillance électronique (horaires stricts de pointage) auxquelles elle est soumise et la dure réalité du monde du travail dans l’hôtellerie, elle va devoir se battre pour ne pas lâcher et gagner en liberté.

Il faudra aussi toute la bonhomie d’Idir — interprété par le sensible Samir Guesmi (Les Revenants, L’effet aquatique) —, rencontré lors d’un covoiturage, pour lui offrir l’espoir d’avoir le droit d’éprouver des sentiments à nouveau.

Mais ce chemin vers la rédemption et une seconde chance sera long. Et les petits moments de bonheur acquis tels que le slow qu’elle danse à un moment du film dans les bras d’Idir sur la chanson Everybody’s Got To Learn Sometime de The Korgis ou les petits pas de danse esquissés par elle une fois le bracelet enlevé n’en seront que plus touchants.

Un thriller social magnifiquement mis en scène et interprété

Mais qu’on ne s’y trompe pas, loin de faire un film réaliste et social, le réalisateur Laurent Perreau s’autorise également un pas de côté vers l’imaginaire et le thriller autour d’un mystérieux et insistant personnage interprété par l’acteur Laurent Poitrenaux (La chambre bleue, Tuer un homme).

Bref, Pyrénées d’or de la meilleure fiction et Prix de la critique Isabelle-Nataf au Festival des Créations télévisuelles de Luchon en 2017, La bête curieuse est un thriller social magnifiquement mis en scène et interprété.

En savoir plus :

  • La bête curieuse est diffusé sur ARTE le vendredi 31 mars 2017 à 20h55
Jean-Christophe Nurbel

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