Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
A ceux qui nous ont offensés affiche

Critique / “A ceux qui nous ont offensés” (2016) d’Adam Smith

Dernière mise à jour : décembre 14th, 2019 at 09:56 pm

A ceux qui nous ont offensés (Trespass Against Us) est le premier film d’Adam Smith, réalisateur qui s’est fait un nom à la télévision anglaise avec des séries telles que Doctor Who et Skins. Inspiré de faits réels, le réalisateur nous propose avec son premier long métrage une incursion dans le monde étrange des gens du voyage en suivant un bandit charismatique incarné par Michael Fassbender, déjà à l’affiche en 2016 de Assasin’s Creed. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Les Cutler vivent comme des hors-la-loi depuis toujours dans une des plus riches campagnes anglaises, braconnant, cambriolant les résidences secondaires et narguant la police. Luttant pour faire perdurer leur mode de vie, Chad (Michael Fassbender) est tiraillé entre les principes archaïques de son père et la volonté de faire le nécessaire pour ses enfants. Mais la police, les traquant sans relâche, l’obligera peut-être à choisir entre sa culture et le bonheur des siens…

A ceux qui nous ont offensés : à mi-chemin entre thriller et drame social

A Ceux Qui Nous Ont offensés
© The Jokers Films

Le premier film d’Adam Smith nous offre une plongée dans un pan de notre société assez peu abordé au cinéma : la communauté des gens du voyage. Ancrée au coeur de la campagne anglaise, cette micro-société menée par un Brendan Gleeson obscurantiste et inculte, offre un cadre fascinant pour l’intrigue du film et l’évolution de son personnage principal incarné par un Michael Fassbender toujours aussi habité.

Oscillant entre la film de  gangsters et la fresque familiale dramatique, A ceux qui nous ont offensés jongle avec ses genres pour proposer une œuvre profonde, véritable réflexion sur la douteuse nécessité du poids des traditions et de la religion. En effet, la façon dont le personnage de Brendan Gleeson utilise la religion pour légitimer ses actes et contrôler les esprits de sa communauté n’est pas sans rappeler certaines heures sombre de notre époque.

Un scénario original desservi par une fin sans enjeux

A Ceux Qui Nous Ont offensés
© The Jokers Films

Très humain et parfaitement écrit, A ceux qui nous ont offensés nous emprisonne dans le quotidien étouffant de ce clan improbable et nous fait partager l’envie du héros d’aspirer à une vie meilleure, loin de l’omniprésence castratrice de l’odieux patriarche.

Riche en dialogues lourds de sens et en réflexions sur la notion de transmission, l’histoire se perd malheureusement dans son dernier quart d’heure dans une drôle de fable moralisatrice qui jure avec l’aspect noir et désespéré du reste du film. Le réalisateur finit alors par nous livrer une fin “mignonne” à la place de la conclusion dramatique et puissante que le reste du métrage nous laissait espérer.

A Ceux Qui Nous Ont offensés
© The Jokers Films

Pour conclure, A ceux qui nous ont offensés se laisse agréablement regarder et soulève avec brio des problématiques qui trouveront un écho dans la société d’aujourd’hui. On regrettera cependant une fin plutôt légère, loin de la conclusion dantesque que le métrage semblait promettre.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 01/03/2017
  • Distribution France :  Les Bookmakers / The Jokers
Salvatore V.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.