Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Cessez-le feu affiche

[CRITIQUE] #FIFM2016 “Cessez-le Feu” (2016) d’Emmanuel Courcol

Dernière mise à jour : juin 6th, 2020 at 09:20 pm

Premier long-métrage du réalisateur Emmanuel Courcol, le film Cessez-le feu est présenté hors-compétition au Festival International du Film de Marrakech 2016

Synopsis :

1923. Georges (Romain Duris), héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel (Grégory Gadebois), invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet Après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène (Céline Sallette), professeure de langue des signes avec qui il noue une relation tourmentée…

Cessez-le feu, une oeuvre centrée

sur le traumatisme et la reconstruction

 

Cessez-le feu
© Polaris Film Production

 

Cessez-le feu est une oeuvre centrée sur le traumatisme et la reconstruction. De scènes violentes en ouverture montrant Georges en pleine tranchée, le film relate la souffrance morale des individus qui ont chacun été emmurés par cette guerre atroce. Certains choisissent le fuite, comme Georges qui décide de fuir son pays pour s’isoler en Afrique. Son frère, Marcel, revient quant à lui complètement muet. Il ne peut pas sortir de lui les images abominables qu’il a dans son esprit.

Le film d’Emmanuel Courcol a l’originalité de s’attaquer à l’après-guerre. Le conflit terminé, c’est le début des souffrance pour chacun des soldats, et leurs proches. A la manière du film Un long dimanche de fiançailles (2004) de Jean-Pierre Jeunet, les personnages sont dans une situation où ils tentent de passer à autre chose en restant pourtant bloqués à l’instant de leur vie où ils ont connu l’impensable : sorte de fin de vue morale.

 

Une belle écriture mais une réalisation trop faible

 

Cessez-le feu
© Polaris Film Production

 

Cessez-le feu bénéficie d’une très belle écriture, des mains d’Emmanuel Courcol lui-même, avec un sujet fort et captivant. Néanmoins, le film porte les stigmates d’une première oeuvre à travers des plans plutôt brouillons qui n’arrivent pas à former une trame narrative solide. Aussi, on reste spectateur d’une idylle naissante entre les personnages de Romain Duris et Céline Sallette tout en conservant une distance avec le film. On regarde d’un oeil mitigé le personnage fade d’Hélène dont les félures auraient mérité d’être beaucoup explicites et prendre part davantage au récit.

A l’inverse, Romain Duris s’affiche comme une tête d’affiche arrogante, qui reflète davantage une image de dandy que d’un blessé de guerre. Ses scènes en Afrique marquent le trait. On y voit davantage l’audace conquérante d’un homme blanc, fusil au poing, prêt à avoir l’ascendant sur un peuple autochtone qu’une réelle volonté de fuite.

Il faudra donc encore quelques films à Emmanuel Courcol pour se sentir aussi à l’aise derrière la caméra que devant une feuille de papier. Ses thématiques sont pleines d’espoirs, il manque plus qu’à savoir en retranscrire leurs intensités à l’image.

 

Page suivante,
gagnez des places pour le film

 

 

 

Antoine Corte

4 Commentaires

  1. Magali Alard Villaume

    bonjour,

    je tente avec grand plaisir car la bande annonce me donne envie, le sujet me plaît beaucoup !
    merci, très bonne journée et bonne chance à tous !

  2. Slt, je tente ma chance et je participe avec plaisir ! Merci pour ce concours ! Bonne journée !

  3. Merci pour ce concours, j’espère gagner pour découvrir ce film qui m a l air aussi intéressant que L homme qui voulait vivre sa vie déjà avec Romain Duris

  4. Je sors du film qui m’a enchanté par la manière très subtile d’enchaîner les images. Il me semble que l’originalité du film réside dans la maîtrise du cadrage et de la photographie associée à un enchaînement des plans travaillé et subtil. J’ai même trouvé ces enchaînements de plans et les amorces de séquences très novateurs. D’autant que la facture est «traditionnelle » sauf le premier plan qui, je pense a été fait avec un drone à moins que ce ne soit un effet de post-production. L’écriture du film tient de l’épure. Son cheminement est une suite minimaliste de plans pour faire comprendre la séquence, associé à des transitions de plans en rupture sémantique. Franchement, j’ai adoré cette manière d’écriture que peut-être je retrouvais pour le prochain film de ce réalisateur. Ce serait alors une marque et une signature.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.