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Tu ne tueras point affiche film

Critique / “Tu ne tueras point” (2016) : au cœur de la bravoure

Dernière mise à jour : novembre 7th, 2021 at 09:14 pm

Dix ans après l’excellent Apocalypto, Mel Gibson revient enfin à la mise en scène avec Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge). Un film de guerre spectaculaire et poignant comme on n’en avait pas vu depuis un petit bout de temps. L’avis et la critique film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond (Andrew Garfield), un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer. Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sûreté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.

Tu ne tueras point : une histoire vraie

Tu ne tueras point photo film
© Metropolitan Films export

Tu ne tueras point raconte l’histoire vraie de Desmond Doss, un chrétien adventiste qui s’engagea dans la Seconde Guerre mondiale par patriotisme, mais qui refusa d’y aller armé d’un fusil par conviction. Le jeune homme marquera l’Histoire en étant le premier objecteur de conscience engagé dans l’armée américaine à recevoir la Medal of Honor (la plus haute distinction militaire aux États-Unis).

Homme ordinaire, humble et modeste, Desmond Doss n’a rien d’un super-héros. Mais il le devient malgré lui sur le champs de bataille par ses actes de bravoure extraordinaires. Et Andrew Garfield est juste parfait pour ce rôle d’infirmier héroïque qui résonne de cohérence avec la filmographie éclectique du jeune acteur — entre The Amazing Spiderman et 99 Homes.

Le reste du casting impressionne tout autant : Hugo Weaving (dans l’un de ses meilleurs rôles), Vince Vaughn (parfaitement casté), Sam Worthington, Luke Bracey… Sous la direction experte de Mel Gibson (qui s’était déjà prêté à l’exercice en tant qu’acteur dans We Were Soldiers), l’authenticité est au rendez-vous. Au point de bouleverser Desmond Doss Jr. (voir la vidéo ci-dessous), bluffé par cette fidèle retranscription des exploits de son père aujourd’hui défunt.

La résurrection de Mel Gibson

Tu ne tueras point photo film andrew garfield
© Metropolitan Films export

Avec le long métrage Tu ne tueras point, Mel Gibson sort enfin d’une longue traversée du désert, privé de mise en scène pendant dix ans et avec pour seul oasis quelques rôles d’acteur bien trop rares. Ce n’était pourtant ni les projets qui manquaient, ni le talent. Car pour ceux qui l’auraient peut-être oublié, Mel Gibson fait parti du club restreint des réalisateurs oscarisés — pour son deuxième film, Braveheart, en 1995. Mais si les producteurs ont tenu Mel Gibson à l’écart des plateaux si longtemps, c’est à cause de sombres déboires typiquement hollywoodiens et sans intérêt. Mais pour les cinéphiles, il n’y a qu’une chose à retenir : on nous a privé tout ce temps d’un grand réalisateur qui n’a pas eu la carrière qu’il mérite, avec seulement quatre films à son actif en vingt ans.

Et Tu ne tueras point nous rappelle à quel point, il nous avait manqué. La virtuosité de sa mise en scène est plus percutante que jamais. Visuellement impeccable avec des scènes de guerre époustouflantes, le film fait aussi la part belle aux prestations d’acteurs parfaitement orchestrées par ce réalisateur aguerri.

Mais surtout, Tu ne tueras point est un beau film contre la guerre. Il en dénonce la violence inhumaine tout en rendant hommage aux soldats qui y ont succombé. Le film dépasse aussi le message religieux — maladroitement mis en avant par son titre français trompeur — pour un message d’amour humaniste aussi puissant que véridique.

Tu ne tueras point est donc un classique du genre à voir en salles. C’est en plus l’occasion de célébrer le grand retour de Mel Gibson derrière la caméra, qui revient avec panache sous des coups de canons tonitruants. Et après dix ans d’absence, tout ce qu’on espère, c’est qu’il rattrape le temps perdu… avec plus de films ! Après Tu ne tueras point, on attend le prochain avec impatience !

En savoir plus :

Emilio M.

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