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© Amélie Lengrand

[INTERVIEW] Arielle Dombasle et Nicolas Ker nous présentent « La Rivière Atlantique »

Dernière mise à jour : juin 25th, 2019 at 09:36 am

Byron, Blake, Edgar Poe, Baudelaire – socle d’inspiration éternelle -, Friedrich, Novalis, Kleist… et tant d’autres pour cette nouvelle aventure du nouveau duo incontournable de Paris. Les clés pour comprendre l’album La Rivière Atlantique d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker, déjà encensé partout dans une interview haut perchée.

Quelle chance a eue Bulles de Culture d’assister aux répétitions du dernier show-case d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker aux Bains à Paris ! Plus tard, à Pantin, dans le nord-est de Paris, nous avons bravé la pluie pour discuter avec le nouveau duo (accompagné du violoniste Henri Graetz) qui parle d’underground dans les médias traditionnels depuis plusieurs semaines. Un vrai coup de maître qui jette une nouvelle lumière sur Arielle.

L’artiste franco-mexicaine Arielle Dombasle nous parle de chansons cryptiques… mais l’interview l’était aussi. Jugez plutôt.

La Rivière Atlantique,
cheminement par cheminement…
mais à quand le fleuve ?

 

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I’m Not Here Anymore

Arielle Dombasle : Tout d’abord, c’est Nicolas qui a tout écrit. Il écrit énormément et il aurait pu me donner quelques unes des milles chansons déjà produites. Mais de simples conversations, on a fait tilt…

Nicolas Ker : J’ai écrit et composé, je l’ai fait changer d’accord et de phrase. J’ai même entendu ce qu’elle disait sans me parler, juste en un regard. Je voulais qu’elle soit là quand j’écrivais. C’était télépathique.

 

The Endless Summer

Nicolas Ker : Elle est énorme !

 

Carthagena

Nicolas Ker : Je sais de quoi ça parle… C’est de l’enfance d’Arielle mais ce n’est pas à moi de le dire.

Arielle Dombasle : En fait, c’est très crypté mais tout est profondément vécu. Ça parle des gens qui sont confortés par l’hiver et d’autres qui sont éternellement enchaînés à l’été, comme enchaînés à leur adolescence. A quel point on déambule à travers les différentes strates sociales, les différentes temporalités, en s’adaptant comme on peut. Et ce qui est bien dans l’album, c’est qu’on a composé, joué les morceaux dans un harem et Henri Graetz, le génial violoniste, était là pour les contrepoints et les arrangements très live. C’était intense.

Bulles de Culture : Et dans le clip, vous êtes comme le Christ, Nicolas… 

Nicolas Ker : Arielle adore ça, elle adore me faire tomber.

Arielle Dombasle : Souvent, les choses tombent dans la vie. Nicolas ressent souvent cela et je le fais toujours tomber dans mes clips.

 

 

The Tempest

Arielle Dombasle : Tempest, c’est Verdi !

Nicolas Ker : C’est la tempête, les gens qui sont en train de crever et c’est aussi Shakespeare.

Henri Graetz (violoniste sur l’album) : La chanson a été enregistrée un été à Tanger.

Arielle Dombasle : Henri est vraiment un être rare. Vous qui êtes belge, vous devez savoir qu’Henri a eu le premier prix du Conservatoire royal de Belgique, le premier prix de la virtuose totale. Il y a très peu de gens qui viennent du virtuose classique et qui connaissent la pop. Il m’a accompagnée sur scène, bien sûr, il est un grand performer.

Nicolas Ker : Arielle a été le trait d’union entre Henri et moi.

 

“Ce qui est très important,
c’est quand même
la correspondance des sens.”
— Arielle Dombasle

 

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© Amélie Lengrand

Henri Graetz : Ce que j’aime dire à Arielle, c’est qu’elle est la seule personne que je connaisse de la chanson, de la pop et du rock, des choses littéraires, poétiques et autres. Ça fait un peu bateau de le dire mais c’est vrai.

Bulles de Culutre : Arielle, un Bateau-Lavoir à elle toute seule ?

Arielle Dombasle : J’aime mieux le bateau ivre que lavoir…

Henri Graetz : C’est plus intéressant d’être avec quelqu’un qui est dans la musique mais qui parle aussi d’autres choses : de livres, de poésie, de peinture et d’expositions.

Arielle Dombasle : Ce qui est très important, c’est quand même la correspondance des sens. Il y aura un concert exceptionnel au Grand Palais pour la « Nuit des Morts » le 26 octobre 2016. Ce sera la peur, la panique, le fantastique et l’ironie. Et puis, le 16 décembre, concert au Café de la Danse. Et cinq clips que j’ai fait, qui sont là.

Bulles de Culture : Et d’autres concerts après ?

Arielle Dombasle : Oui, oui, oui. Les dates vont tomber… Nous avons un bon tourneur, Wart.

 

Happiness Still in Blue

Arielle Dombasle : Blue Velvet !

 

The Ice Skater Cries

Arielle Dombasle : C’est un moment dramatique, secret. Puis, c’est moi qui entre dans une église en pleurs.

Nicolas Ker : Elle arrive devant le Christ et après, le prêtre arrive… (Éclats de rire)

 

Point Blank

Arielle Dombasle : Ça veut dire « A bout pourtant » et il est question de photos dans l’église… Le clip est onirique et tragique.

Nicolas Ker : Je tombais toujours pendant le tournage, j’avais plein de bleus. Le clip est un film d’exploitation pour ados des années 60 : les femmes en prison, les nonnes…

Billes de Culture : Sans matelas pour vous ?

Nicolas Ker : Pas du tout !

 

The Other Sister

Arielle Dombasle : C’est l’histoire de l’enfance et de l’adolescence et de la valse des âges.

 

God Is the Slave

Arielle Dombasle : C’est un axiome absolument extraordinaire : « Dieu est l’escale de nos 36 000 volontés ». C’est si beau, non ? La chanson est une prière. Finalement, la prière est tout.

Nicolas Ker : On parle des yeux de quelqu’un. On dit qu’ils sont épuisés, épuisés d’attente.

 

“Arielle possède un peu de mon sang.”
— Nicolas Ker

 

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© Amélie Lengrand

 

Cats from Heaven  

Arielle Dombasle : C’est nous.

Nicolas Ker : C’est tous.

Arielle Dombasle : Les sept vies des chats, leur éternel retour. Ils s’incarnent les uns après les autres, toujours les mêmes reviennent.

Nicolas Ker : Les chats sont sadiques et mélomanes. Je préfère les petits chiots.

Arielle Dombasle : J’ai toujours eu des chats. J’en ai aussi 369 dans le Midi de la France dans un refuge : « Le Refuge Stella ». Je ne l’ai pas fondé mais j’ai semé la zizanie pour sauver tous ces chats de la fourrière enfermés dans des cages. Les gens ne viennent jamais adopter des chats déjà grands. C’est beaucoup mieux maintenant, j’ai fait en sorte qu’il y ait des petits chalets pour le froid mais j’ai surtout fait disparaître ces cages.

Bulles de Culture : Vous êtes d’ailleurs la nouvelle égérie de PETA (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) ?

Arielle Dombasle : Oui et non. C’est juste une photo mais j’ai toujours été extraordinairement militante pour les animaux. Je fais partie de World Wild Protection, de la Fondation Bardot, de l’école du chat et j’ai ma propre fondation. Et je suis à présent très proche de L214 [NDLR : Association de défense des animaux] et je dis toujours cette phrase de Marguerite Yourcenar : « Je ne digère pas les agonies ». Je ne mange pas de viande et je fais tout avec les militants du monde entier pour arrêter la souffrance animale. Bon, on les mange car on se mange les uns les autres mais…

Nicolas Ker : Dans ce cas-là, vous êtes mal barrée car les êtres humains en bouffent des bêtes !

Arielle Dombasle : La manière dont elles sont tuées est insupportable. Neuf poules pour un mètre carré de grillage, leur bec est brûlé… On traite les animaux comme des machines, on les saigne ; on est pire qu’au 18ème siècle pour ça ! Si on continue de manger des animaux, pourquoi ne pas se manger les uns les autres ?

Nicolas Ker : Elle a déjà mon sang en tout cas.

Arielle Dombasle : Oui, je lui avais demandé deux gouttes de son sang sur un livre à Noël. Un cadeau extraordinaire !

 

Good Night Precious

Nicolas Ker : C’est sur la mort d’Elvis Presley.

 

The Bridal Veil

Nicolas Ker : Oh et puis merde, découvrez l’album vous-même !

 

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En savoir plus :

  • La Rivière Atlantique est disponible à partir du vendredi 14 octobre 2016 sur le label Pan European Recording et distribué par Sony Music
  • Concerts parisiens d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker au Grand Palais (Paris, France) le 26 octobre 2016 et au Café de la Danse (Paris, France) le 16 décembre 2016. D’autres sont prévus en France en 2017.
Luigi Lattuca
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