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© Jean-Christophe Nurbel
Bulles de Culture

Sur le tournage de « Un village français » saison 7 avec le chef décorateur François Chauvaud

Dernière mise à jour : juin 6th, 2020 at 09:19 pm

Retour en images et en sons sur notre visite, en compagnie du chef décorateur François Chauvaud, du tournage de la série télévisée Un village français de Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé.

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Les coulisses de Un village français
avec François Chauvaud

 

C’est le 1er juillet 2016 et par le RER A que nous gagnons Neuilly-sur-Marne (dans le 93) pour découvrir la fresque sérielle et historique diffusée sur France 3. Invités à arpenter les décors d’Un village français, nous voilà donc au cœur du site de l’ancien hôpital psychiatrique Maison Blanche où une partie des dernières images de la série sont mises en boîte avant la transformation future (vers 2018-2020) du lieu en écoquartier.

Notre hôte ce jour-là est donc le chef décorateur de la série, François Chauvaud.

Le tribunal de la saison 7

 

Le tribunal que vous voyez là, on tournait le jeudi et le lundi, je n’avais pas un meuble de construit mais je n’étais pas anxieux. Le mardi soir, tout était en place. Mais ce n’est pas un décor vécu. C’est un décor strict, méchant et dur. Ce n’est pas un décor qui demande une grosse patine. Le décor, il ne sert à rien, ce qui compte, ce sont les comédiens qui sont dedans. Donc je savais que ce rouge Pompéi avec les robes noires des avocats et les ors de la République…

J’ai été voir une cour d’assises pour assister à un procès. Le lieu en lui-même est un lieu. Ce qui donne la puissance au lieu, ce sont les gens qui entrent et la puissance des gens qui sont dedans.

— François Chauvaud

Comme pour Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, nous découvrons pour la première et peut-être dernière fois les lieux qui ont donné naissance à cette passionnante série. Et nous voilà immédiatement plongés au cœur du procès qui ouvre la saison 7 de Un village français où techniciens et acteurs s’affairent autour de Daniel Larcher (Robin Renucci) et l’ancien sous-préfet Servier (Cyril Couton).

C’est l’occasion pour François Chauvaud de nous raconter comment il a pensé la construction de ce tribunal tout de rouge pompéien.

La salle de classe de Lucienne

 

On acheté tous les bureaux, tous les meubles. Là, vous voyez, c’est vide, il y a la base. Mais dès qu’on revient, on ramène une lampe, des accessoires, des objets, on le refait vivre à chaque fois. (…) En une journée et demi, on est capable de remettre en place un endroit.
— François Chauvaud

Après le tribunal, direction l’ancienne salle de classe de Lucienne Borderie-Beriot (Marie Kremer) dont le souvenir est encore bien vivace dans nos souvenirs de sériephile.

 

L’appartement de Jules Bériot

 

Ensuite, nous pénétrons l’intimité de Jules Bériot (François Loriquet), le directeur d’école et résistant franc-maçon sous l’Occupation puis le sous-préfet de Villeneuve à la Libération.

La salle des fêtes de Villeneuve
et la caverne d’Ali Baba

 

Si vous voulez aller voir de l’autre côté la salle des fêtes encombrée de notre matériel.

On a un comptoir qu’on a acheté pour faire le magasin de vélos qu’on vient de faire, le lit de la ferme, une cabine téléphonique qui servait, des séparations, des armoires… C’est la caverne d’Ali Baba.
— François Chauvaud

Et nous voilà maintenant dans la salle des fêtes de Villeneuve bien encombrée puis dans l’incroyable caverne d’Ali Baba, formée par tous les objets accumulés au fil des ans par le chef décorateur et son équipe pour Un village français. Et ce n’est qu’une partie de ces amas d’objets que nous découvrons (“un tiers”, dixit François Chauvaud).

Cet arrêt donne l’occasion à François Chauvaud de nous confier quelques anecdotes sur son travail comme ses nombreux achats à une même salle des ventes en Belgique ou le coût de fabrication important de certains objets tels que les “RF” sur la porte du tribunal ou l’impression des journaux.

 

Le commissariat de Villeneuve

 

C’est la suite du commissariat qui se trouve à côté de Limoges, à Saint-Léonard-de-Noblat. (…) On est dans la cellule où les Miliciens ont été abattus.

— François Chauvaud

Au détour des couloirs labyrinthiques de l’ancien hôpital psychiatrique où l’équipe de Un village français a pris ses quartiers, nous voici maintenant dans la partie du commissariat de Villeneuve, magnifiquement éclairé dans une lumière en clair-obscur,  où les Miliciens ont notamment été abattus froidement dans leur cellule.

Ici, François Chauvaud nous explique comment l’espace du commissariat a été construit sur plusieurs lieux puis en profite pour nous confier l’importance de ses souvenirs d’enfance dans la conception des différents décors de la série.

 

L’ancienne chambre de Lucienne

 

Là, c’est de l’eau froide mais ça m’est arrivé de faire des décors avec la salle de bain, les douches, le chauffe-eau…

— François Chauvaud

Ah ! Et nous voilà dans la chambre où Lucienne a recueilli son ancien amant, le soldat allemand Kurt (Samuel Theis), blessé, mais que Jules Bériot, jaloux, va finir par tuer. Tournant dans la saison 6 de Un village français, ce geste de Bériot annoncera sa face sombre qui éclatera au grand jour à la Libération.

Ici, François Chauvaud nous parle raccords de montage et plomberie.

 

L’appartement de Jean Marchetti,
d’Ezechiel et d’Eliane

 

La vision des décors que j’avais au début est celle-ci. C’est cette atmosphère-là que je voulais obtenir. C’est ça qui m’a donné envie de faire cette série, d’avoir cette ambiance-là.

— François Chauvaud

Quelques marches plus haut, nous voilà dans un appartement qui a la particularité d’avoir représenté trois espaces de la série Un village français :

  • l’appartement de Jean Marchetti (Nicolas Gob),
  • l’appartement d’Ezechiel (Denis Sebbah) et Rita de Witte (Axelle Maricq),
  • et l’appartement d’Eliane pour un flashback.

Dans cet appartement multi-fonctionnel, François Chauvaud nous explique comment il a procédé pour créer trois décors en un, avec notamment l’ajout d’un escalier après coup pour transformer l’appartement de Marchetti en celui d’Ezechiel.

 

La cour de l’école de Villeneuve

 

Les allemands ne craignaient rien. Nous, là, on a trop protégé [le camp] car c’est ce qu’on imagine. Mais les allemands ne se protégeaient pas. Ils n’en avaient rien à faire, ils étaient chez eux. Regardez L’Armée des ombres [NDLR : le film de Jean-Pierre Melville], ça a été fait par des gens qui ont vécu ça et le camp de Collioure, il n’est pas du tout protégé.

— François Chauvaud

Enfin, ce jour-là, notre visite du tournage de la saison 7 de Un village français se conclut bien évidemment par la mythique cour de l’école de Villeneuve, symbole de cette ville occupée pendant presque six saisons par les allemands.

 

Petit bonus

 

Dans chaque recoin de cet immense ancien hôpital psychiatrique de Neuilly-sur-Marne où l’équipe de Un village français tourné ce jour-là, nous avons pu voir plein d’autres choses pendant que nous suivions notre tour opérateur, le passionnant chef décorateur François Chauvaud.

Ce sont les photos en bonus et en vrac de ce dernier paragraphe de notre article.

 

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En savoir plus :

  • Un village français saison 7 est diffusé sur France 3 depuis le mardi 25 octobre 2016
Jean-Christophe Nurbel

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