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[CRITIQUE] 3 bonnes raisons de découvrir la série “Emma” sur TF1

Dernière mise à jour : avril 11th, 2019 at 04:30 pm

Une série d’anticipation française et originale sur TF1 ? Écrit par Manon Dillys et Sébastien Le Délézir, réalisé par Alfred Lot, le double épisode pilote de la série Emma surprend et annonce une série policière d’anticipation sacrément intéressante si l’audience est au rendez-vous.

Synopsis :

Emma Faure (Solène Hebert) est la nouvelle stagiaire du groupe dirigé par le commandant Fred Vitulo (Fred Vitulo), à la DPJ de Versailles. Très vite, la jeune femme montre des capacités hors norme. Si elle analyse sa première scène de crime avec une précision incroyable, son attitude en revanche surprend : rien ne semble en effet l’émouvoir, ni la déstabiliser. D’abord intrigué par ce comportement de plus en plus étrange, puis vite suspicieux, Fred apprend alors qu’Emma a été déclarée morte des mois auparavant. Demandant des comptes à sa hiérarchie, ce qu’il va découvrir dépasse l’entendement…

Après des séries d’anticipation telles que Trepalium sur Arte ou Section Zéro sur Canal+, c’est au tour de TF1 de nous proposer une fiction d’anticipation et qui plus est sur un sujet très actuel : l’intelligence artificielle. Mais ne nous emballons pas trop, la chaîne privée n’a pas pour le moment achetée une saison entière de la série Emma mais se contente pour le moment de tester la diffusion des deux premiers épisodes.

1/ Emma :
une série d’anticipation sur TF1

 

Malgré tout, la première raison de se réjouir de la diffusion d’une telle série sur TF1 est que si Emma semble au départ proposer une énième série policière à la télévision — avec notamment le classique de l’arrivée d’une nouvelle dans une équipe de flics déjà constituée puis la formation d’un duo de flics que tout oppose (cf. la récente série Lethal Weapon) —, les deux créateurs Manon Dillys et Sébastien Le Délézir ainsi que le réalisateur Alfred Lot ont su adjoindre à ce format télévisuel si récurrent l’extraordinaire de l’anticipation.

Et c’est l’insertion d’un personnage d’apparence humaine — extrêmement compétent dans son métier de flic mais complètement à côté de la plaque sur la plan humain — mais qui va se révéler être en fait un auxiliaire de police synthétique AP5 ou androïde de quatrième génération qui va faire toute la singularité de cette série.

Ainsi, à côté des habituelles enquêtes de police, les quiproquos et les situations drôles viendront nous rappeler le caractère très “spécial” de ce personnage, comme par exemple la manie d’Emma d’accompagner chacune de ces observations de pourcentages précis.

2/ Un duo qui fait des étincelles

 

Fred Vitulo : Tu as la sensibilité d’un grille-pain, voilà le problème !

Ensuite, la deuxième raison de regarder les deux premiers épisodes de la série Emma est le très bon casting du duo.

En effet, si le jeu de Solène Hebert (gestes hiératiques, regard dans le vide) peut surprendre au début, il va se révéler rapidement une approche originale de l’interprétation d’un robot, entre l’autisme du personnage de flic interprété par Sofia Helin dans la série suédo-danoise Bron/Broen et la curiosité envers l’humanité des personnages de la série suédoise Real Humans : 100 % humain. Dans ce rôle, Solène Hebert est capable aussi bien de réciter par cœur des études pointues du FBI que de raconter froidement et avec moult détails la mort de ces parents.

Et face à elle, l’excellent acteur Patrick Ridremont dans le rôle de Fred Vitulo propose un personnage totalement opposé. Empathique, bourru et psychologue, il offre un habile contre-point à la froideur clinique et à l’asociabilité d’Emma. Et ce sont ces différences qui vont faire toute la saveur de ce duo inédit en France.

3/ Tout le mystère
entourant le personnage d’Emma

 

Emma court à 100km/h (petit clin d’œil au personnage de la série L’Homme qui valait trois milliards), connaît plusieurs techniques de combats, de langues, a un savoir encyclopédique et répond aux Trois Lois de la Robotiques de l’écrivain Isaac Asimov :

  • un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger ;
  • un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ;
  • un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Mais qui est vraiment Emma ?

C’est ce mystère entourant l’origine de ce personnage, effleuré dans ce double épisode pilote, qui est la troisième raison de regarder cette série et qui devrait faire tout le sel de la saison 1 de la série, s’il devait y en avoir une. Cette interrogation amenée subtilement par la curiosité enfantine de Mila (Lilly-Rose Debos), la fille de Fred Vitulo va peu à peu s’immiscer dans la tête d’Emma et la faire peu à peu s’interroger sur son passé, son “enfance”, ses origines. Et le mystérieux personnage qui se glisse discrètement chez elle le soir lorsqu’elle se recharge attisera encore plus notre curiosité.

Ainsi, passé l’effet de surprise et d’installation du concept, le vrai intérêt de la série Emma sera toutes les questions entourant l’arrivée des robots et de l’intelligence artificielle dans notre quotidien avec des thématiques telles que l’autonomie et le libre-arbitre.

Voilà donc nos trois bonnes raisons de découvrir la série Emma et elles sont bien loin d’être exhaustives. En effet, une série qui fait citer le sociologue Pierre Bourdieu par un flic sur TF1 ou place le bunker d’un projet top secret derrière un restaurant de kebab a forcément toute notre attention.

Reste à espérer que cette incursion de la chaîne privée ne reste pas sans lendemain et que si première saison il y a, les créateurs de la série arriveront à conserver la relative liberté et vraie originalité de ces deux premiers épisodes.

Nous attendons avec impatience la suite !

 

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel

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