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[CRITIQUE] “Petits crimes conjugaux” par Jean-Luc Moreau

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:06 am

Petits crimes conjugaux, la pièce de théâtre d’Eric-Emmanuel Schmitt, dans une mise en scène de Jean-Luc Moreau, se donne actuellement au Théâtre Rive Gauche. Une fable aigre-douce sur la longévité du couple. Notre avis

Synopsis :

Gilles (Sam Karmann), amnésique depuis un accident troublant, rentre après cet événement chez lui, auprès de son épouse, Lisa (Fanny Cottençon). S’appuyant sur ce que lui raconte Lisa, il tente de rassembler et reconstruire ses souvenirs. Mais celle-ci dépeint-elle la vérité ?

Crimes et châtiments

 

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© Fabienne Rappeneau

 

Jean-Luc Moreau recrée au Théâtre Rive Gauche la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt, Petits crimes conjugauxécrite douze ans plus tôt. La rencontre d’un texte et d’une mise en scène par deux grands talents.

Eric-Emmanuel Schmitt invente un huis-clos amoureux, sur fond de drames et d’amour qui dure. Deux perspectives tiennent en haleine le spectateur. La première, évidemment, concerne le canevas insolite de la pièce et le questionnement autour de l’amnésie de Gilles. Lisa, cherchant à aider Gilles à retrouver ses souvenirs, dit-elle bien la vérité ? Occulte-t-elle de simples détails de l’usure normale d’un couple, ou cache-t-elle quelque chose de bien plus significatif ? Gilles, lui-même, est-il totalement sincère quant à sa perte de mémoire ? Teste-t-il la bonne foi de son épouse, ou recherche-t-il simplement à recouvrer l’histoire de sa vie conjugale ?

Eric-Emmanuel Schmitt réussit donc à captiver l’attention du spectateur, à le tenir en haleine, comme dans un polar théâtral aux multiples facettes. En effet, au cours de la pièce, mensonges, rebondissements, révélations, se font jour de manière cadencée. Rythme soutenu et intrigue exaltante, deux recettes qui font mouche au théâtre.

Mais Petits crimes conjugaux est une pièce particulièrement étoffée. En parallèle, le spectateur est invité à réfléchir sur l’aventure que constitue une vie amoureuse qui perdure. La pièce est parée de cruauté. Chacun des protagonistes use et abuse de l’autre. Leur couple est émaillé de méfaits plus ou moins grands. Est-ce que paradoxalement, c’est dans l’atrocité qu’un couple peut finalement se retrouver ?

Un Petits crimes conjugaux maîtrisé

 

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© Fabienne Rappeneau

 

Avec un tel auteur, un tel metteur en scène et des acteurs de renom, Petits crimes conjugaux s’avère tout naturellement être une pièce très soignée.

Jean-Luc Moreau exploite dans sa mise en scène toute la potentialité dramatique et parfois comique du texte d’Eric-Emmanuel Schmitt. Dans des décors cossus, la mise en scène valorise le jeu des comédiens, exploite l’espace, rend bien compte des rapprochements et des séparations, temporaires, ou décisifs, des deux comédiens dans leur dialogue.

Il faut saluer tout particulièrement la prestation de Sam Karmann, qui entre avec bonheur dans le peau de ce trouble personnage masculin, aussi droit que diabolique.

Une pièce douce-amère, absorbante.

 

 

En savoir plus  :

  • Petits crimes conjugaux au Théâtre Rive Gauche (Paris, France), du 29 septembre 2016 au 16 décembre 2016, du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h
Agathe M.

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