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Les Petits Meurtres d’Agatha Christie imageMarlène vs Elodie FRENCK
© Thierry LANGRO

[Interview] Élodie Frenck (“Les Petits Meurtres d’Agatha Christie”) : “Marlène a pris sa place d’héroïne”

Dernière mise à jour : avril 8th, 2021 at 01:05 am

Élodie Frenck est l’irremplaçable Marlène de la collection Les Petits Meurtres d’Agatha Christie. Bulles de Culture a eu la chance d’interviewer la pétillante secrétaire blonde lors du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon 2016. Interview de Bulles de Culture.

Interview d’Élodie Frenck, actrice de Les Petits Meurtres d’Agatha Christie

Interprétée par Élodie Frenck, la secrétaire Marlène Leroix était initialement un petit rôle dans la nouvelle version de la série Les Petits Meurtres d’Agatha Christie. Alors qu’elle n’apparaissait pas à l’image dans le générique des premiers épisodes, elle a su s’y imposer subtilement à partir du cinquième épisode (Meurtre à la kermesse), au côté du commissaire Swan Lawrence et de la journaliste Alice Avril.

Prix du jeune espoir féminin au Festival de Fiction TV de La Rochelle en 2013, l’actrice Élodie Frenck (cf. le montage de la photo de Une avec Marlène) a su incarner ce personnage indispensable et former avec ses collègues Samuel Labarthe et Blandine Bellavoir un trio d’inséparables dont les téléspectateurs continuent de suivre avec assiduité les nouvelles aventures. 4,5 millions de téléspectateurs ont ainsi regardé l’épisode L’étrange enlèvement du petit Bruno, diffusé sur France 2 le 26 août 2016.

“Un personnage entre la rousse de Mad Men et Marilyn Monroe”

Bulles de Culture : Quel est votre parcours de comédienne ? Comment devient-on la Marlène de la collection Les Petits Meurtres d’Agatha Christie ?

Élodie Frenck : J’ai commencé enfant dans une école de théâtre en Suisse. J’ai tourné quand j’ai été ado mais mes parents m’ont dit : “Passe ton bac d’abord”. J’ai passé mon bac et je suis partie à Paris. J’ai intégré la classe libre du Cours Florent puis j’ai fait d’autres écoles.

Les moments un peu intéressants professionnellement ont été Suspectes sur M6, un 8×52 minutes [NDLR : la mini-série a été diffusée sur M6 en 2007], ou Faites comme chez vous ! qui était l’adaptation d’une série espagnole en 26×26 minutes pour M6 [NDLR : la série a été diffusée sur M6 en 2005].

Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, ça a été une audition parmi tant d’autres. Mais une audition faite avec quelqu’un qui a du nez. Et j’ai adoré ce personnage sur trois pages, j’ai mis le paquet pour l’audition et ça l’a fait.

Bulles de Culture : Vous aviez trois pages de dialogues pour l’audition ?

Élodie Frenck : Oui, une scène avec comme indication : “Un personnage entre la rousse de Mad Men et Marilyn Monroe”. Je venais d’accoucher donc j’étais beaucoup plus gironde. J’ai fait des boucles, j’ai mis du rouge à lèvres et j’ai rajouté des soutien-gorges. C’était déjà très bien écrit par Sylvie Simon [NDLR : une des principales scénaristes de la série], c’était déjà drôle et ils ont bien aimé mon audition.

Bulles de Culture : Comment avez-vous vécu l’évolution du personnage parce qu’au début, vous n’étiez qu’un petit rôle dans la série ?

Élodie Frenck : J’avais trois jours par épisode et puis il y a eu quelque chose dans une des intrigues du quatrième épisode [NDLR : l’épisode intitulé Pourquoi pas Martin ?] où Marlène sort du bureau et sauve Alice et Swan. Et tout d’un coup, les producteurs se sont dit : “C’est un trio de dingues”. Et mes collègues [NDLR : Samuel Labarthe et Blandine Bellavoir] ont été sympas, ils ont dit : “D’accord”. Et le duo est devenu un trio. Marlène a pris sa place d’héroïne. C’est assez rare et les producteurs ont été malins car du coup, ça a multiplié les possibilités, les interactions. Et un trio, c’est rare.

“Le rôle est très physique finalement”

Bulles de Culture : Comment préparez-vous votre rôle ? Y-a-t-il une part d’improvisation sur le tournage ?

Élodie Frenck : Pas du tout. Le rôle est travaillé avant le tournage car c’est très physique finalement. Un mois avant le tournage, je m’entraîne deux fois par semaine pour tenir parce que les journées de tournage sont de grosses journées. Marlène, elle se tient très droite et moi, je suis quelqu’un qui dans la vie ne se tient pas droit. Marlène est sur des talons et les talons, c’est fatigant. La perruque, ça gratte. Ce sont des choses comme ça qui font qu’il faut être plus zen et en forme pour le tournage.

Bulles de Culture : Un retour sur le “one woman show” que vous avez fait dans dans le huitième épisode (Pension Vanilos) où vous aviez interprété deux personnages : Marlène et sa sœur ?

Élodie Frenck : Je ne sais pas comment j’ai fait.

Bulles de Culture : Oui, ce n’est pas facile parce que les deux personnages sont tellement différents…

Élodie Frenck : Là, j’ai envie de dire que c’est presque plus facile parce que je connais tellement bien Marlène qu’il suffisait de faire l’opposé. C’est un peu ça que j’ai fait mais il fallait l’incarner, il ne suffisait pas de prendre le contrepied, il fallait lui trouver des motivations. Cela a été un travail intéressant parce que Marlène, je commence à bien la connaître donc là, ça a été un nouveau rôle et ça m’a fait du bien.

Après il y a eu des impératifs techniques très durs. Le réalisateur [NDLR : le réalisateur Eric Woreth] venait parfois me dire : “Tu fais la même chose mais tu enlèves quatre secondes à la séquence”. Parce que comme après on incrustait les images, il fallait que ce soit raccord dans le timing avec ce que j’avais fait avec l’autre personnage.

Ce qui a été fatigant aussi, c’est qu’il y a eu huit journées où je faisais Solange le matin et Marlène l’après-midi. Et du coup, l’heure et demi de préparation du matin, je l’avais de nouveau après déjeuner. Donc c’était de grosses journées de transformation. Mais les gens ont adoré le résultat donc je suis ravie.

Bulles de Culture : Dans l’épisode Murder Party, un nouveau personnage, le médecin légiste Euphrasie Maillol (interprétée par Natacha Lindinger), apparaît. Elle va rester dans la série sur quatre épisodes. Pouvez-vous nous parler de sa relation avec Marlène ?

Élodie Frenck : Leur relation était très chien et chat. Marlène a montré ses mauvais côtés : elle peut être jalouse, même mauvaise. Le commissaire, c’est son commissaire. Dans l’épisode L’étrange enlèvement du petit Bruno, elle s’est adoucie. Il y a eu une espèce de solidarité féminine et puis après Maillol va partir et Marlène sera très soulagée. Que pouvait-elle faire face à cette brune sublime, intelligente, scientifique… tout ce qu’elle n’a pas quoi !

Bulles de Culture : Et plus généralement, comment voyez-vous l’évolution de Marlène et de ses relations avec  Swan Lawrence et Alice Avril ?

Élodie Frenck : Je ne veux pas briser le cœur des spectateurs et celui de ceux qui espèrent que Swan et Marlène auront beaucoup d’enfants mais… Il y a quelque chose dans cette série qui fait que comme dans Tintin, les personnages ne vont pas beaucoup évolué mais ils vont continuer à nous intéresser.

Dans les 24 albums de Tintin, celui-ci n’apprend pas de ses erreurs mais on a quand même envie d’apprendre comment il va réagir quand il est sur La Lune, quand il est avec les Picaros…

Dans Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, c’est la même chose, on a envie de savoir comment Marlène, Alice et Swann vont réagir quand ils seront face à tel méchant ou dans tel univers. On plonge ces personnages dans des “bains” et on voit ce qu’il se passe. Mais je ne vois pas d’évolution pour Marlène.

“J’ai eu de grosses émotions enfant”

Bulles de Culture : Quelles sont vos influences en tant que comédienne ?

Élodie Frenck : J’ai eu de grosses émotions enfant, et celle peut-être qui a déclenché une incroyable passion, c’est Vivien Leigh dans Autant en emporte le vent. Et puis quand j’ai été un peu plus grande, les films de Gena Rowlands et sa collaboration avec John Cassavetes. C’est une actrice extraordinaire.

Et parmi les françaises, quand j’ai vu Camille Claudel et Ondine avec Isabelle Adjani, ça m’a complètement bouleversé. Romy Schneider également, tous les films de Claude Sautet. Les femmes dans les films de Sautet m’ont beaucoup émue.

Bulles de Culture : Cinéma, télévision, qu’est-ce que vous préférez en tant que comédienne ?

Élodie Frenck : Cela fait longtemps que je n’ai pas fait de cinéma. J’ai eu plein de petits rôles et un rôle un peu plus grand dans un film de Gérard Jugnot [NDLR : il s’agit du film Rose et Noir (2009)]. Finalement, peu importe le support si le personnage vaut la peine d’exister.

Propos recueillis au Festival des Créations Télévisuelles de Luchon le 5 février 2016.

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel

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