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Dernier train pour Busan

[Critique] “Dernier train pour Busan” (2016) de Sang-Ho Yeon

Dernière mise à jour : avril 8th, 2019 at 04:26 pm

Dernier train pour Busan (부산행) du coréen Sang-Ho Yeon a fait l’événement en séance de minuit lors du Festival de Cannes 2016. Bulles de Culture a découvert ce film de zombie musclé et émouvant. Notre avis et critique film. 

Synopsis :

Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité…

Dernier train pour Busan : une accroche bien trouvée

Dernier train pour Busan
© ARP Sélection

World War Z de Marc Foster, 28 jours plus tard de Danny Boyle ou encore la série The Walking Dead, l’univers zombie est à la mode dans le milieu audiovisuel et cinématographique depuis de nombreuses années. Toujours construit de la même manière : contamination, extension du virus et sauvetage des protagonistes, il est donc intéressant de voir les différences de traitement entre les œuvres.

Dernier train pour Busan ouvre son histoire d’une manière très intelligente par un accident de voiture qui écrase une biche. Celle-ci, laissée pour morte par l’automobiliste en plein milieu de la route, se relève quelques minutes plus tard, les yeux complètement vitreux. Le fléau est lancé. Il ne tardera pas à devenir une catastrophe nationale.

Loin du milieu des séries Z américaines, le film coréen revient au concept primitif de zombies, avec un écrin tiré du satanisme vaudou. On oublie les corps couverts de sang qui marchent lentement vers leurs victimes. Les “contaminés” du Dernier train pour Busan se transforment en un rien de temps et courent ardemment pour croquer de la chair fraiche. Complètement désarticulés, il n’est pas aisé de se débarrasser de ces morts-vivants, dont le pieu dans le crâne semble être indolore pour eux.

Un huis clos haletant

Dernier train pour Busan
© ARP Sélection

Dernier train pour Busan va utiliser le voyage en train comme un élément supplémentaire pour créer une tension dramatique efficace. Les passagers sont enfermés dans un endroit auquel ils ne peuvent échapper. Ils vont vite comprendre que le danger est également présent dehors et qu’il faut mieux rester dans les wagons, même peuplés par une horde de zombies, que de se risquer à s’exposer au grand air.

A la façon du Snowpiercer, le transperceneige de Joon-Ho Bong, le film est une sorte de traversée épique de rame en rame d’un groupe de protagonistes luttant pour leur survie.

Une bonne dose d’émotions

Dernier train pour Busan
© ARP Sélection

En filigrane, le réalisateur Sang-Ho Yeon dépeint la relation filiale entre un père trop absent (Goong Yoo) et sa fille (Kim Soo-Ahn). Ils vont bien évidemment se rapprocher lors de cette épreuve, accompagnés par d’autres passagers : un homme d’affaire malveillant, une femme enceinte avec son mari et une vieille dame âgée. Beaucoup de clichés mais qui permettent à chaque personnage d’avoir une caractérisation très affirmée en peu de temps, laissant le film se concentrer sur les scènes d’action.

Pourtant, Dernier train pour Busan risque de déboussoler les puristes des films de zombie. On oublie les grandes scènes jouissives, presque sadiques, tirées des séries Z. Le film coréen choisit un traitement basé sur l’émotion. Sang-Ho Yeon veut nous faire pleurer. Est-ce véritablement ce qu’on attend lorsqu’on va voir un film de zombie ? La question reste ouverte !

Dernier train pour Busan est une œuvre iconoclaste dans l’univers zombie qui saura surprendre par son originalité et sa maîtrise. On reproche cependant une trop grande perte des codes du genre pour en faire un film dramatique trop larmoyant.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 17/08/2016
  • Distribution France : ARP Sélection
Antoine Corte

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