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L'ORACLE affiche

[DVD] L’Oracle (2013) de Philipp Stölzl

Dernière mise à jour : avril 9th, 2019 at 09:40 am

L'ORACLE afficheL’Oracle (Der Medicus) de Philipp Stölzl est un film allemand qui a cartonné dans son pays d’origine mais qui a été privé de sortie française sur grand écran. La sortie du film en DVD et Blu-Ray est l’occasion pour les curieux de découvrir cette longue fresque historique à gros budget, un genre plutôt rare dans le cinéma européen.
        


      

Synopsis :

Londres, début du XIème siècle. Le jeune Rob Cole (Tom Payne) découvre à la disparition de sa mère qu’il possède un don particulier lui permettant de ressentir par le toucher l’imminence de la mort. Seul et sans ressource, c’est auprès d’un barbier ambulant qu’il découvre l’art de guérir. Se jurant de devenir médecin et de vaincre la mort elle-même, il décide de se rendre en Perse afin d’étudier auprès du « prince des savants », Avicenne (Ben Kingsley). Face aux invasions barbares, aux guerres de religion, et aux épidémies dévastatrices, parviendra-t-il à accomplir son destin ?

     
Adapté d’un roman

 

L'oracle photo
© Universal Pictures Germany

 

L’Oracle est l’adaptation du célèbre roman Le médecin d’Ispahan de Noah Gordon, paru en 1986. Pour retranscrire le riche récit de Noah Gordon, le scénariste Jan Berger a choisi de prendre un minimum de raccourcis dans la narration en privilégiant la continuité pour ancrer plus facilement le spectateur dans le récit.

Mais ce parti-pris très prudent engendre une dramaturgie trop classique et sans surprise. Cela est d’autant plus flagrant que le film dure au final 2h30. Sur cette longueur, le scénario trop explicite perd en profondeur et en sous-texte et le spectateur a largement le temps de voir venir le film.

Heureusement, le sujet du film est original et intéressant: L’Oracle nous plonge au onzième siècle sur les origines romancées de la médecine, à travers un voyage depuis l’Angleterre jusqu’à Ispahan, en plein moyen-orient. Ce côté fresque-épique-historique est le point fort du scénario et justifierai presque les 2h30 du film.
   

Presque audacieux…

 

Se lancer dans la production d’un film allemand et anglophone de 2h30 avec un budget de 26 millions d’euros, somme conséquente pour un film européen, c’est déjà ambitieux. Mais proposer un film de cette ampleur avec pour thématique la médecine du 11è siècle sur fond de conflit religieux au moyen orient – un sujet pas très sexy en soi -, ça devient carrément audacieux.

Une audace qui a séduit le public allemand qui a fait de L’Oracle un gros succès au box office à sa sortie en 2013.

Pourtant, la mise-en-scène de Philipp Stölzl (Duel au sommetThe Expatriate) en manque justement de l’audace. Le réalisateur fait son travail correctement mais de façon très traditionnelle, en suivant la linéarité du scénario. Et sur 2h30 de film, le manque d’originalité et de singularité finit par faire défaut.

Quelques séquences sortent tout de même du lot, notamment la scène de ce qui serait la toute première opération chirurgicale du monde avec un plan de la première incision perçue depuis l’intérieur du corps du patient, faisant ainsi rentrer la lumière (du progrès) en surexposition.

La somptueuse cinématographie de Hagen Bogdanski (La vie des autresLe complexe du castor) et la musique d’Ingo Frenzel élèvent la mise-en-scène et aident grandement le film à tenir sur la durée.

Le jeu des acteurs est aussi un atout majeur du film. Thomas Payne est touchant en apprenti-médecin avide de savoirs. Il tient solidement le premier rôle sur ses jeunes épaules – les fans de séries TV le retrouveront bientôt dans la seconde partie de la sixième saison de The Walking Dead.

Quand à l’incontournable Ben Kingsley, il est naturellement au top, plus sympathique et gracieux que jamais. Mais ses scènes sont rares et se font au final un peu trop désirer.
    

L'oracle photo
© Universal Pictures Germany

 

L’Oracle est un film européen ambitieux dans sa production mais plus frileux dans sa narration et sa réalisation. Les épopées de 2h30 forment au cinéma un club assez restreint, essentiellement dominé par des cadors de la mise-en-scène : Stanley Kubrick, Ridley Scott, Terrence Malick, Francis F. Coppola, Cecil B. DeMille… 

L’Oracle fait de son mieux pour entrer dans ce club mais manque du talent visionnaire qu’a apporté ces grands cinéastes. L’effort vaut tout de même le détour pour les curieux qui ont le temps de se plonger sur les traces de la médecine moderne.

En savoir plus :

  • Disponible en DVD/Blu-Ray aux éditions Condor Entertainment depuis le 4 Janvier 2016
  • Bonus du DVD (non visionnés) : making-of, interviews de l’équipe du film
Emilio M.

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