Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
MACBETH_affiche

Macbeth (2015) de Justin Kurzel

Dernière mise à jour : septembre 18th, 2019 at 12:02 pm

MACBETH_afficheComme une répétition avant le très attendu Assassin’s Creed, Justin Kurzel dirige Michael Fassbender et Marion Cotillard dans une énième adaptation de la pièce de William Shakespeare, Macbeth. Il va sans dire que c’est pour le casting exceptionnellement brillant du film que le commun des mortels va se déplacer. Voici notre avis.
    

Synopsis :

11ème siècle : Écosse, Macbeth (Michael Fassbender), chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu’il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse (Marion Cotillard) montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône jusqu’à en perdre la raison.
   

Prédictions et ambitions
   

Macbeth-image-4
©‎ D.R.

Macbeth et sa fameuse Lady sont des êtres dévorés par l’ambition. Une ambition, alimentée par des prédictions qui entraîne des actes et  ne va pas sans un tourment intérieur. Cela donne des personnages qui ne peuvent s’empêcher de se torturer mentalement, se demandant sans cesse quelle est la part de leur propre désir et celle de la prédiction dans leurs actions.

Un sujet plutôt intéressant dans ce monde d’aujourd’hui où on peut voir partout les méfaits de la quête du pouvoir. Un monde aux lendemains incertains et où le propos de la pièce de Shakespeare, pourtant écrite en 1606, est on ne peut plus actuel. Ce qui amène une question : que ferait chacun d’entre nous s’il avait une idée, même furtive de son destin?

Thème intéressant donc, encore faut-il le traduire correctement.
     

Tragédie de l’adaptation
    

Macbeth-image-3
©‎ D.R.

       
Après Orson Welles en 1948 et Roman Polanski en 1971, pour ne citer que ceux-là, c’est donc le quasi inconnu réalisateur de Les crimes de Snowtown (2011) qui se livre à cet exercice particulièrement casse-gueule qu’est la mise en images d’une tragédie. Pour l’histoire de ce couple dévoré par l’ambition, il fait le choix d’une adaptation littérale avec dialogues en vers et fort accent écossais inclus. Pari risqué tant le grand public est habitué à ce qu’on travestisse les plus grandes œuvres pour les mettre à sa portée.

Justin Kurzel s’en tire plutôt bien car il réussit à traduire en images l’ambiance tragique et l’atmosphère quasi onirique qui entourent l’histoire. On retrouve son côté “réalisateur de clips” dans le soin qu’il met dans la chorégraphie des scènes de guerre , dans l’esthétique. Il est également bien servi par des décors à couper le souffle qui achèvent de rendre avec justesse à l’écran la rudesse de l’époque. Les décors et la lumière sont tour à tour fastueux ou frustres, faussement chaleureux ou très sombres, à l’image du tourment intérieur qui anime les personnages.
       

De belle interprétations
    

Macbeth-image-1
©‎ Jonathan Olley

      
Macbeth et sa femme, personnages hauts en couleurs, sont interprétés par des acteurs chez lesquels on sent une vraie facilité à jouer ces rôles. En effet, s’ils ont tous les deux eu du succès dans de grosses productions où les effets spéciaux noient souvent le talent, Marion Cotillard et Michael Fassbender montrent ici leur réel potentiel et sont particulièrement à l’aise avec leurs partitions respectives. Ce n’est donc qu’une confirmation pour l’acteur germano-irlandais qui s’est déjà illustré dans des personnages détestables et/ou torturés(Shame, Twelve years a slave) mais aussi des leaders (Hunger).

Marion Cotillard quant à elle, livre une interprétation bien maîtrisée en levier de l’ambition de son homme, prenant d’abord part à l’irréparable puis rapidement dépassée par sa cruauté

Adaptation très bien exécutée, brillamment interprétée et vraie réussite esthétique, Macbeth restitue fidèlement la pièce de théâtre et peut donc pour cela diviser.

En effet, si certains se laisseront emporter, d’autres seront vite épuisés par les nombreux monologues en vers propres à l’œuvre, même si parfaitement déclamés.
     

     
En savoir plus :

  • Date de sortie France : 18/11/2015
Fanny N.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.