Dernière mise à jour : juin 19th, 2019 at 09:45 am
Quelle affiche théâtrale actuellement au Théâtre du Rond Point. Marina Foïs, Romain Duris, Anaïs Demoustier et Gaspard Ulliel, ils sont quatre acteurs de talent à se retrouver autour de la mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo pour la pièce Démons.
Synopsis :
Katarina (Marina Foïs) et Frank (Romain Duris) sont un couple. Ils s’aiment mais la passion dévorante se transforme en haine. Un jour, ils reçoivent la visite de leurs voisins tout juste parent, Jenna (Anaïs Demoustier) et Tomas (Gaspard Ulliel). Les manœuvres machiavéliques des vieux amants vont déteindre peu à peu sur ce jeune couple plein d’idéalisme, causant déchirement et manipulation.
Une œuvre à la fois théâtrale et télévisuelle
La pièce a été écrite par le dramaturge suédois Lars Norén en 1994. Elle est aujourd’hui proposée en film, dont la première diffusion a eu lieu sur Arte le 2 octobre2015, et en pièce par Marcial Di Fonzo Bo, qui a eu la lourde tâche de diriger les deux adaptations. Cet exercice est complexe dans la mesure où l’œuvre a un double visage selon qu’elle est à l’écran ou sur les planches.
Pour autant, au Théâtre du Rond point, on n’est pas complètement étranger à l’univers cinématographique car la mise en scène proposée est d’une minutie étonnante. Les gestes, les attitudes sont calculés, mêmes les décors mouvants sont millimétrés. Aussi, Marcial Di Fonzo Bo a donné autant d’exactitude dans sa création théâtrale que dans sa réalisation télévisuelle.
Le casting est également vibrant. On est scotché de voir sur la scène ces quatre immenses stars françaises se mettre autant en danger dans une narration complexe et hautement tragique. Complètement en décalage avec leurs rôles habituels au cinéma, on sent beaucoup de froideur dans le jeu de ces acteurs, en phase avec les démons invisibles de la pièce.
Qui sont ces démons ?
Sans jamais les voir, ces êtres maléfiques sont pourtant bien présents tout au long de la représentation. Ils sont insidieusement dans la relation des couples. Ils les torturent à chaque instant. Pour Franck, ils sont l’instinct possessif. Ils le poussent à battre sa femme et à désirer sa voisine. A l’inverse, Katarina est une tentatrice possédée lorsqu’elle arbore sur scène sa robe hautement osée, laissant apparaître ses fessiers, avant de se retrouver totalement nue quelques scènes plus tard.
On sent la force de l’écriture nordique qui rejoint les thématiques abordées par le célèbre réalisateur danois, Lars Von Trier. La pièce est en quelque sorte le précurseur d’un Nymphomaniac.
Invasif et déprimant, le pari est réussi. Il nous manque cependant cette petite connexion avec le public, nécessaire pour rentrer totalement dans l’histoire. L’identification n’arrive pas totalement à se faire.
En savoir plus :
- Démons au Théâtre du Rond Point jusqu’au 11 octobre 2015
- Le téléfilm Démons est disponible sur Arte+7 depuis le 2 octobre 2015
La mise en scène de la pièce Démons au Rond-Point nous a déçu. Je n’ai pas vraiment éprouvé d’émotion alors que je venais de voir la même pièce dans une autre mise en scène et avec d’autres comédiens au Lucernaire.
J’avais été vraiment secoué alors, mais la scène était beaucoup plus petite, les décors plus simples …. et les comédiens plus crédibles…..
J’ai été déçu par le Rond-Point.