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Les Rois du monde - affiche

4 bonnes raisons d’aller voir Les Rois du Monde (2015)

Dernière mise à jour : mars 25th, 2019 at 12:29 pm

Les Rois du monde - affichePourquoi aller voir le premier long métrage de Laurent Laffargue, metteur en scène plutôt connu pour ses pièces de théâtre ? Bulles de Culture vous donne 4 bonnes raisons d’aller voir Les Rois du Monde, tragédie grecque sur fond de PMU de Gascogne.  

 Synopsis :

A Casteljaloux, village du sud-ouest de la France, entre amitié, ivresse et plaisir du verbe, les hommes sont Les Rois du monde (Casteljaloux). Mais quand Jeannot (Sergi López) sort de prison, il n’a qu’une seule idée en tête: reconquérir Chantal (Céline Sallette), l’amour de sa vie, qui s’est installée en son absence avec le boucher du village. La tragédie grecque prend alors des allures de western. 

 

1/ Le scénario et l’écriture des personnages

  

Les Rois du monde - image
© Jour2fête

 

Si le rapide synopsis donne les grandes lignes de l’intrigue, il rend peu justice à l’originalité d’un scénario bien plus riche qu’un “banal” triangle amoureux. Les deux personnages qui se disputent les faveurs de Chantal y sont pour quelque chose : Jeannot, brute au cœur tendre à tendance alcoolique, affronte Jacky (Éric Cantona), un poil moins nerveux mais tout aussi imposant.

Mais sous leurs kilos de muscles et leurs grands airs virils, Jacky et Jeannot en ont bien plus à raconter qu’une simple histoire de jalousie, et ce grâce à l’écriture autant qu’au casting.

 

2/ Céline Sallette

 

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© Jour2fête

  L’objet de l’attention des deux bonhommes rivaux n’est en pas moins mystérieux : Chantal, caissière dans un supermarché, est aussi professeure de théâtre et chanteuse. Incarnée par l’ensorcelante Céline Sallette, la femme fatale par inadvertance de Casteljaloux fait tourner les têtes avec grâce et simplicité, rendant attachante au possible cette figure pourtant vue et revue. Après L‘Apollonide (Souvenirs d’une maison close) et Les Revenants, l’actrice confirme une nouvelle fois son talent, sublimée par la caméra de Laurent Laffargue, son compagnon à la ville.  

3/ Le décor

 

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© Jour2fête

 

Cela n’aura échappé à personne : c’est la rentrée. À moins d’avoir la chance de vivre sous des latitudes ensoleillées, vous ne sortez déjà plus sans parapluie et les vacances d’été ne sont plus qu’un souvenir. Toutes les occasions sont bonnes à prendre pour (re)partir dans le Sud, respirer l’air chaud, écouter le chant des cigales et boire un verre à la terrasse d’un PMU.

Est-ce la lumière ? La musique ? L’accent du sud ? Toujours est-il que ça fonctionne : Laurent Laffargue parvient à nous amener dans ce village du Lot-et-Garonne, suspendu dans le temps – l’intrigue n’est pas datée – et presque à nous y enfermer, à l’image de ces trois personnages dépendants du lieu, qui n’osent pas (ou plus ?) quitter Casteljaloux.

 

4/ Les personnages secondaires

 

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© Jour2fête

  Dans ce village, nombreux sont ceux qui méritent notre attention de spectateur. D’abord, il y a les trois élèves du cours de théâtre qui vivent, eux aussi, une histoire sur fond de triangle amoureux. Plus tard, Chantal conseillera à Romain (Victorien Cacioppo) de quitter le village pour aller étudier au Conservatoire de Bordeaux. Fait-elle écho à ses propres regrets ? Si la mise en abyme aurait mérité d’être un peu moins légère et anecdotique, on apprécie le clin d’œil. Ailleurs à Casteljaloux, on croise Romane Bohringer, Noëmie Lvovsky, ainsi qu’un collègue des Revenants, Guillaume Gouix, qui tient le rôle de l'”homo du village”, dont l’amitié avec Jeannot donnera un relief plutôt inattendu. En mixant avec talent et originalité le western, la tragédie grecque et le terroir français, avec un casting quatre étoiles en prime, Laurent Laffargue offre une belle surprise à notre rentrée.  

 

En savoir plus :

  • Date de sortie en France : 23/09/2015
Lauriane N.

Un commentaire

  1. Enfin une critique positive sur ce film.

    Je ne suis pas cinéphile et sans doute béotienne en la matière.
    Quand Garcia Lorca parcourait l’Espagne avec sa troupe de théâtre, il avait remarqué que seuls les nobles ayant reçu un enseignement culturel, et les paysans, sans enseignement aucun, comprenaient le sens de ses pièces. Les bourgeois assistaient.
    Je constate que les choses n’ont pas changé.
    Le metteur en scène a tout compris. Le tragique n’est pas une vue de l’esprit, il est, à chaque moment dans nos vies banales. Il est sûrement présent en ruralité, là où il existe encore des personnages qui boivent des pastis à longueur de journée, je peux en témoigner.

    J’ai également noté : “le programme régionaliste s’accompagne d’un passéisme inadapté à une intrigue contemporaine”. Si j’ai bien compris, il s’agit d’un film, donc par définition d’une fiction. Ce n’est pas un reportage sur Casteljaloux…
    Je vois ce qu’est une tragédie grecque, présente depuis des siècles dans notre quotidien, quant à une intrigue contemporaine… je ne sais pas, il faudrait en donner la définition.

    Quant aux “sentiments exacerbés”, je les retrouve quotidiennement dans mes relations personnelles et professionnelles.
    Il n’y a rien d’exacerbé ; c’est une vision réaliste de notre société avec un regard tragique, soit, mais si réaliste. Presque visionnaire à la date du tournage.

    Merci pour m’avoir permis de m’exprimer, je ne suis pas sur les réseaux sociaux.

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