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<i>le Roi Bohème </i> (2015), une fantaisie amoureuse et poétique 1 image

le Roi Bohème (2015), une fantaisie amoureuse et poétique

Dernière mise à jour : mai 1st, 2019 at 11:32 pm

LE ROI BOHEME_AFFICHE_WEBLe Théâtre du Peuple, inspiré par sa devise “Par l’art pour l’humanité”, s’invite pour ses 120 ans au Lucernaire avec Le Roi Bohème. Cette pièce contemporaine écrite sur mesure est le fruit de la rencontre de deux artistes utopistes et humanistes : Stanislas Cotton, auteur à « l’écriture poétique, ludique et incisive », et Sébastien Amblard, comédien engagé et talentueux.

Le Lucernaire, Un lieu étonnant et détonnant

Rien d’étonnant dans ce choix du Lucernaire… L’entrée en scène se fait dès les premiers pas. Ce théâtre, ancienne usine de chalumeaux transformée en Centre National d’Art et d’Essai est « bâti comme une rue, où pavés de mai 68, fontaine Wallace, bancs publics et réverbères se croisent ». Et sous les pavés, la culture !

Dans ce lieu étonnant et détonnant se côtoient théâtre, cinéma, photographie, littérature, restaurant et bar, avec pour ambition réussie, « d’être un vivier de création ». L’hôtesse vous y accueille pour gravir ensuite les Escaliers du Paradis…

Synopsis : Une allégorie de la condition humaine : celle de la déchéance et de la solitude. « Un personnage qui a tout et qui perd tout » nous confit Sébastien Amblard. Aurélio « X de la liberté », jeune apprenti chausseur, fougueux et insouciant, chez Mr Lampadaire, prend le public à partie pour lui conter sa rencontre avec “la belle demoiselle aux pieds plumes et menthe à l’eau”. Tourneboulé par la belle Camélia du jardin des soies il « s’égare pour un talon ». Le voilà parti à la recherche de cet amour insaisissable, il en perd son travail, son langage, et peu à peu le doute remplace l’enthousiasme, l’hiver succède à l’été, l’habit de la rue remplace celui de la liberté…

© D.R.
© D.R.

Une mise en scène minimaliste

Une mise en scène minimaliste : un podium, un lampadaire, quelques escarpins rouges et Aurélio, véritable décor à lui seul ! Jeux du corps improbables, jeux de voix hauts en couleur, esthétisme musical puisant son inspiration chez Jacques Demy… L’acteur occupe l’espace et délivre une gamme d’émotions passant de la joie à l’euphorie, de la colère à la folie… Peu à peu le public joyeux se perd à son tour, gagné par les frissons. Aurélio joue avec la vie jusqu’à en perdre la scène. L’acteur disparait… Seul subsiste le Roi Bohème.

La pièce à voir en ce moment

On assiste au final à une création dingue, joyeuse et grave, sociale et philosophique, véritable performance. Pari gagné face à l’indifférence pour Sébastien Amblard qui réussit à attirer dans la salle du Paradis des spectateurs peu coutumiers des planches. Le spectacle tourne depuis trois en France et en Tunisie. La dernière représentation au Lucernaire sera la 99ième. La centième se jouera en Russie ! D’ici là, à n’en pas douter, c’est la pièce à voir en ce moment sur Paris.

Un papier écrit avec Marine Rodde.

En savoir plus :

  • http://www.lucernaire.fr/beta1/index.php?option=com_content&task=view&id=1961&Itemid=56 (site officiel)
  • http://theatredupeuple.com/ (site officiel)
  • Aidez l’escalier du Lucernaire ! « Nous irons tous au paradis », l’escalier du Lucernaire se rénove, une collecte de fonds est en cours : https://fr.ulule.com/escalier-lucernaire
  • Le Roi Bohème, de Stanislas Cotton, mis en scène par Vincent Goethals, interprété par Sébastien Amblard, sur une musique de Pascal Sangla. A voir jusqu’au 8 Août 2015, à 19h00, du mardi au samedi, au Théâtre Lucernaire. Durée 1H00 environ.
Nicolas Lavroff

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