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Critiques Cannes 2015 / “Valley of Love” & “Macbeth”

Dernière mise à jour : septembre 15th, 2020 at 10:40 pm

“La lumière revient déjà… et le film est terminé”. C’étaient les dernières séances et le festival peut désormais se refermer avec Valley of Love de Guillaume Nicloux et Macbeth de Justin Kurzel. Les avis et critiques films de Bulles de Culture.

Valley of Love, le deuil fantastique

 
Valley of Love - image
© Les films du Worso
 

Synopsis :

Isabelle (Isabelle Huppert) et Gérard (Gérard Depardieu), couple divorcé, viennent de perdre leur enfant qui s’est suicidé. Avant de mourir, ce dernier a adressé une lettre à chacun d’entre eux afin qu’ils accomplissent ensemble un voyage initiatique dans la vallée de la mort. Au bout du voyage, s’ils respectent bien les directives, il y a la promesse de revoir furtivement leur enfant perdu.

Guillaume Nicloux livre avec Valley of Love un film touchant sur le travail de deuil. Il fait appel à la délicatesse de deux immenses stars françaises : Gérard Depardieu et Isabelle Huppert. Entre eux, le réalisateur sème le trouble. En reprenant les prénoms des comédiens pour les personnages, il y a cette ambiguïté laissant penser que la réalité peut dépasser la fiction.

Avec cette promesse de revoir le fils prodigue, Guillaume Nicloux a l’ambition d’incorporer dans son scénario du fantastique métaphorique, symbolisant la douleur du deuil. La volonté des protagonistes de reconstruire un passé gâché est tellement forte qu’on ne sait jamais si ce qui se joue à l’écran est issu du subconscient des personnages ou d’une réalité dramatique.

Chose rare au Festival de Cannes, l’oeuvre aurait pu être plus étendue. La fin, sublime, est effectivement un peu brutal et aurait demandé plus développement.

Macbeth, du théâtre à l’écran

 
Macbeth - image
© D.R.

Justin Kurzel prend le pari risqué  avec son Macbeth d’adapter à l’écran une œuvre complexe de Shakespeare. Porté sur la théâtralité, le réalisateur livre un film à la mise en scène parfaite. Il utilise pour cela des couleurs très vives, notamment dans une scène de fin de couleur rouge sang ou des écrans de fumée pour représenter une Ecosse transformée. Le tout est constamment sous-éclairé en termes de lumière. Le texte, dont le dialecte est difficile à suivre tant il est tiré d’un anglais ancien, est parfaitement respecté.

Dans ce contexte, il est impossible pour les acteurs de ne pas adopter un sur-jeu théâtral. Si Marion Cotillard, habituée aux planches avec récemment Jeanne d’Arc au bûcher, s’en sort parfaitement, Michael Fassbender est un peu moins convaincant.

La dramaturgie est également très lente, privilégiant la contemplation à l’action. On est un peu comme dans The Assassin, également en compétition.

   

En savoir plus :

Antoine Corte

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