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[CRITIQUE] “Empire” saison 1 (2015) de Lee Daniels

Dernière mise à jour : avril 11th, 2019 at 04:24 pm

Pour son deuxième jour, le festival Séries Mania a accueilli le réalisateur d’Empire, Lee Daniels, pour une table ronde exceptionnelle. Notre avis sur la série.

Synopsis :

Centrée sur l’univers black américain, l’histoire raconte les luttes familiales pour le contrôle de la plus grande maison de disques hip hop.
En lice, il y a Lucious Lyon (Terrence Howard), le fondateur de la boîte, prêt à tout pour imposer son fils, Hakeem (Bryshere Y. Gray), sur le devant de la scène musicale. Il mène cependant un combat contre une maladie incurable.
Derrière lui, il y a le fils charismatique, André (Trai Byers), prêt à tout pour devenir le big boss, quitte à monter les membres de sa famille les uns contre les autres. Petit problème, il est bipolaire !
Enfin, la tout aussi charismatique mère de famille, Cookie (Taraji P. Henson), n’est pas en reste puisqu’elle espère évincer son ex-mari en manageant son fils gay, Jamal (Jussie Smollett).

 

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© D.R.

 

Empire, c’est simplement la série la plus suivie du moment aux États-Unis. Après un début moyen en dessous des 10 millions de téléspectateurs, le show n’a cessé de grimper dans les audiences pour atteindre le score impressionnant des 17 millions de fans en fin de première saison. L’exploit est inédit depuis 10 ans à la télévision et Grey’s Anatomy.

Dans Empire, tout est dans la caricature. Il y a le côté bling-bling des chanteurs de rap toujours avec un collier en or autour du coup, le dealer fortuné qui fait pression sur l’industrie musicale et le langage peu châtié de ce milieu (“bitch”, “négresse”).
Pour autant, on adhère totalement à l’univers proposé par le réalisateur, Lee Daniels, qui arrive à dépasser les clivages de couleurs.

L’intrigue, ultra basique, n’en ait pas moins très accrocheuse. Elle rappelle la simplicité de Dallas qui à son époque, avait aussi rendu accro plusieurs millions de personnes. On oublie alors les scénarios ultra complexes à la Bloodline ou True Detective, où il faut se torturer l’esprit pour y comprendre quelque chose.
À l’opposé, Empire se consomme comme un fast food. On ne s’attend pas à de la grande cuisine en  regardant cette série mais on l’adore quand même.

Empire - image
© D.R.

 

À côté de cette écriture simpliste, il y a ce travail énorme sur la caractérisation des personnages. On cerne vite leurs traits principaux et on s’attache inévitablement à eux.
En fer de lance, il y a cette fameuse Cookie, jouée par Taraji Henson, rescapée de Person of Interest, qui est le joyau de la couronne confectionnée par Lee Daniels. Arrogante, sans gêne et très drôle, elle est la Sue Silvester (Glee) noire.
Ensuite, chaque épisode est accompagné d’une musique entraînante, super commerciale et composée par Timbaland.
Enfin, à noter également que la série ne pose à aucun moment de contexte temporel. Elle pourrait très bien se dérouler aussi bien dans le présent que dans le passé.

Empire - image
© D.R.

 

Derrière cette légèreté, Empire cache quand même une dure réalité, évoquée par Lee Daniels lors de la table ronde au festival Séries Mania. Lui-même issu de la communauté homosexuelle, il tient à souligner la délicate acceptation des gays dans certains milieux.
De même, la communauté afro-américaine garde toujours le souvenir d’une ségrégation pas si lointaine, avec cette sensation de rejet toujours actuelle.
Le réalisateur a notamment évoqué ses déboires liées à l’apparition du SIDA, la violence envers les noirs…

Empire est donc une immersion réussie dans le milieu des noirs américains. Mais si la série fait des scores d’audience phénoménale sur cette communauté, elle ne se veut pas sectaire puisqu’elle convainc à grande échelle.

On appelle cela un phénomène…

 

 

En savoir plus :

Antoine Corte

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