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À tout jamais (2012), un sujet actuel / Time of My Life, a current topic

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:34 am

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En plein dans l’actualité, le deuxième film de Nic BalthazarÀ tout jamais (Tot altijd),  revient sur les moments forts qui ont conduit au vote de la loi pour le droit à l’euthanasie en Belgique. À la fois intime, percutant et émouvant, l’œuvre trouve écho dans les débats qui animent actuellement la France sur ce sujet social controversé.

Nic Balthazar‘s second film, Time of My Life (Tot altijd), talks about the important moments that lead the vote of the law for the right to euthanasia in Belgium. At the same time intimate, powerful and moving, his work finds echo in the current discussions in France on this debated social subject.

More in English >> (Translation in progress, come bubble later)

Synopsis : Tiré d’une histoire vraie, le film suit le quotidien d’une bande d’amis. Ensemble, ils partagent des moments joyeux et entrainants. Un jour, l’un d’eux, Mario (Koen De Graeve), apprend qu’il est atteint d’une sclérose en plaques. Il sombre alors peu à peu dans un obscurantisme lié à sa maladie dégénérative. Pour autant, avec l’aide de ses proches, il décide d’entamer un dernier combat : celui de convaincre l’opinion politique d’adopter la loi pour le droit à l’euthanasie. En cela, il souhaite être l’un des premiers à pouvoir bénéficier de cette législation.

Depuis Quelques jours de printemps de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon et Hélène Vincent, le regard sur l’euthanasie au cinéma à changer. Le film était un témoignage très touchant sur le rôle éminemment important de l’accompagnement d’une personne souhaitant bénéficier de son droit à mourir. Pour autant, cette fuite en Belgique étant presque une évidence pour contourner le manquement de la loi française. Mais on était loin d’imaginer la difficulté qu’avait été d’acquérir ce droit pour nos voisins limitrophes. Or, c’est la proposition novatrice du réalisateur dans À tout jamais.

Un personnage fort aux fêlures palpables

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© Bodega Films

Par le prisme de l’individualité, le scénario arrive à donner une portée générale à son propos. Le personnage principal est un exemple pour montrer que la maladie n’aura pas réussi à l’isoler du monde. Mieux, au fur et à mesure de la narration, il prend de l’assurance et de la pugnacité et ne  semble rien regretter.

Derrière cette force incontestable, certaines scènes sont là pour montrer ses fêlures, inévitables dans une telle situation. Ainsi, Mario flanche lorsque sa mère lui nettoie le corps, regrettant son état d’infantilisation. De même, son destin manque de basculer lorsqu’il est pris d’une envie suicidaire pour mettre fin à son supplice du quotidien.

Pour autant, à chaque instant, il se relève, seul ou avec l’aide de ses proches. L’humour, l’autodérision sont alors des bons moyens pour le maintenir en vie… Une vie dont paradoxalement il veut toujours. Le message est fort. L’euthanasie ne signifie pas renoncer à la vie mais choisir le moment pour partir et éviter de subir les souffrances à venir.

Une prestation juste et digne 

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© Bodega Films

Le réalisateur Nic Balthazar a choisi de poser sur l’objectif de sa caméra un filtre jaune. Ce procédé technique crée hélas une distance temporelle avec le spectateur qui n’a pas lieu d’être. Cette couleur d”image donne l’impression d’une comédie nostalgique, orchestrée par un montage classique et reprenant chronologiquement les moments forts d’une vie parfaite : jeunesse, rencontres, mariages, décadence.

Heureusement, le jeu des acteurs rattrapent cette petite faute. En particulier, Koen de Grave, dans le rôle-titre, qui est d’une terrible justesse. On y voit un parallèle ténu avec la prestation récemment oscarisée d’Eddie Redmayne dans Une merveilleuse histoire du temps.

Avec un film évidemment larmoyant, Nic Balthazar arrive à convaincre, tout en évitant de tomber dans les travers pathos d’une histoire superficielle.

Antoine Corte

En savoir plus :
http://www.bodegafilms.com/ (site officiel du distributeur France)
– Date de sortie France : 11/03/2015

Antoine Corte

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