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Hungry Hearts (2014) de/by Saverio Costanzo

Dernière mise à jour : mars 25th, 2019 at 12:52 pm

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Hungry Hearts ou les difficultés de la maternité, un sujet rare habituellement cantonné au cinéma d’horreur à vocation métaphorique. Dans ce huis clos étouffant réalisé par l’italien Saverio Costanzo, Alba Rohrwacher et Adam Driver incarnent un jeune couple perdant pied à l’arrivée de leur premier enfant. Cette performance sur la corde raide leur a valu les Prix d’interprétations féminine et masculine à la Mostra de Venise 2014.

Aside from the horror genre that inherently plays with metaphors, Hungry Hearts by Italian filmmaker Saverio Costanzo captures in its own way the anxieties of motherhood. By suffocating behind closed doors, Alba Rohrwacher and Adam Driver play a couple who tears apart when starting a family. Both extremely tense performances were acknowledged at the 2014 Venice Film Festival with the Volpi Cup for Best Actress and Best Actor.

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 © Christie Mullen

Synopsis : Bien que très différents, Mina (Alba Rohrwacher) et Jude (Adam Driver) s’éprennent follement l’un de l’autre. Mina tombe enceinte et accepte à contrecœur de s’installer à New York. La naissance de l’enfant ouvre des vieilles blessures chez la jeune mère, mais « nourrit » aussi en elle de dangereuses obsessions.

Hungry Hearts semblait avoir pour point de départ la comédie romantique : en guise de scène d’introduction, un new-yorkais et une italienne enfermés dans les toilettes douteux d’un restaurant de Chinatown font ainsi connaissance, avant de tomber amoureux, se marier et devenir parents. D’abord cocasse et joueur, le film s’enveloppe d’une atmosphère pesante au fur et à mesure que Mina voit son corps se transformer. L’appartement devient alors un cocon dont il est interdit de sortir, la jeune mère craignant le monde extérieur pour le bien-être de son bébé… jusqu’à refuser de le nourrir.

S’inspirant du roman Il bambino indaco de Marco Franzoso, Saverio Costanzo a choisi de transposer son récit dans la ville de New York plutôt que de rester en Italie, car selon lui propice à l’expression du sentiment d’isolement dont peuvent souffrir les habitants d’une mégalopole.

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 © Christie Mullen

L’usage des court-focales, des plans serrés ou en plongée abrupte tendent à déformer notre vision, évoquant ainsi le malaise ressenti par Mina à l’écran : la jeune femme est en proie à des troubles obsessionnels liés à l’hygiène et à l’alimentation. Force est de constater qu’il s’agit bel et bien de deux maux new-yorkais… Mais ici et là, Hungry Hearts frôle la démence, à la Rosemary’s Baby (Roman Polanski, 1968).

Après La Solitude des nombres premiers (2010), Hungry Hearts est la deuxième collaboration du réalisateur avec l’actrice florentine. Pourtant si douce et émouvante dans La Belle endormie (Marco Bellocchio, 2012), Alba Rohrwacher, désormais icône du cinéma d’auteur italien, parvient ici à développer une sensibilité à fleur de peau douloureuse, parfois à la limite du supportable.

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 © Christie Mullen

Face à elle, Adam Driver amoureux borderline issu de la bulle hipster brooklynoise (Girls pour ne citer qu’elles) subjugue par son interprétation de père courage, décidé à protéger son fils envers et contre sa femme. Lorsque les convictions personnelles, les croyances, font bloc.

Un film difficile, et déconseillé aux âmes sensibles.

GwenfromNY

En savoir plus :
– http://www.bacfilms.com/distribution/prochainement/film/hungry-hearts (site officiel du distributeur)
– Date de sortie France : 25/02/2015

Gwenaëlle L.P.

Un commentaire

  1. Effectivement ce n'est pas forcément le meilleur film à voir si on songe à être parent prochainement… J'ai beaucoup aimé la façon dont le sujet était traité, sans anti-ci ou pro-cela. Un duo d'acteurs parfaits aussi. On s'enfonce petit à petit dans une ambiance de plus en plus pesante à mesure que Mina s'enfonce elle dans sa folie. Son personnage reste pourtant jusqu'au bout touchant. Un film vraiment intéressant, visuellement également.

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