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[Critique] “Les Souvenirs” (2014) : Que reste-t-il de nos amours ?

Dernière mise à jour : juin 3rd, 2022 at 11:46 pm

Figure incontestée de la troupe Les Robins des Bois, Jean-Paul Rouve est une personnalité aux multiples facettes. D’acteur à réalisateur, de la comédie à la tragédie, il évolue sans cesse dans ce milieu du cinéma qu’il a connu avec Serial Lover. Les Souvenirs, sa troisième réalisation après Sans arme ni haine ni violence et Quand je serai petit, est une ode à la vie, à l’amour et à la famille. L’avis et critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Romain (Mathieu Spinosi) a 23 ans. Il suit des études de lettres le jour et s’occupe d’un hôtel la nuit. Il est le pilier d’une famille composée d’un père dépressif (Michel Blanc), d’une mère lassée qui souhaite revivre ses passions amoureuses d’antan (Chantal Lauby) et d’une grand-mère laissée seule avec ses souvenirs (Annie Cordy). Un jour, cette dernière est envoyée en maison de retraite. Supportant peu ce nouveau mode de vie, elle décide de s’échapper. Romain va alors partir à sa recherche.

Les Souvenirs : adaptation du livre de David Foenkinos

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 © Étienne George

Cette adaptation du livre Les Souvenirs de David Foenkinos tient sa force dans un scénario simple qui raconte une histoire universelle. Elle montre une relation intergénérationnelle affectueuse entre une grand-mère et son petit-fils. Au fil du récit, on retrouve ainsi une dramaturgie centrée sur l’optimisme et le don de soi. À l’inverse de certains films tristes sur la thématique de vieillesse, ici, les souvenirs ne s’effacent pas. Ils restent. Ils sont le reflet d’un présent agréable et propice à l’évasion, comme ces belles étendues verdoyantes filmées par le réalisateur.

Une œuvre au doux parfum humaniste

Le film est également un lieu d’introspection pour ses personnages. Chacun est à un tournant de sa vie et des questions existentielles surviennent. Romain, ancré dans sa relation familiale, doit désormais penser à lui et trouver l’amour. À l’inverse, son père doit lâcher ses peurs nombrilistes et apprendre à se ré-ouvrir aux autres, en particulier à sa femme.

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 © Étienne George

Pour cela, Jean-Paul Rouve tire les conséquences de ses expériences passés et axe tous ses efforts sur la direction d’acteurs. À la manière du petit-fils attentionné joué par Guillaume Canet dans Ensemble c’est tout, Mathieu Spinosi tient le spectateur de bout en bout dans ce récit humaniste au côté d’une Annie Cordy rayonnante. Le jeune homme est la révélation du film. Chantal Lauby est volontairement discrète. À l’opposé de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu, elle incarne ici une figure maternelle calme et chaleureuse, bien qu’autoritaire en épouse mal aimée. Enfin, Michel Blanc surprend en interprétant ce personnage égocentrique, figé par la dépression de la soixantaine.

La construction narrative du long métrage Les Souvenirs souffre néanmoins de quelques longueurs, dont l’intrigue qui tarde à se poser dans la première partie de l’œuvre. De la même façon, certains conflits sont un peu trop facilement résolus, comme le coup de foudre passager de Romain dans une église lors d’un enterrement. Peu importe, on retiendra au global une œuvre au doux parfum humaniste et une réalisation à la légèreté sans pareil.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 14/01/2015
  • Distribution France : UGC Distribution
Antoine Corte

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