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[VOD] Space Station 76 (2014), drôle d’espace pour une rencontre / such an odd space for an encounter

Dernière mise à jour : avril 7th, 2020 at 07:29 pm

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Le quotidien d’une station spatiale, dont ses membres vivent reclus, figés dans les années 70, sans but mais non sans ambition, et voient leur vie secouée quand débarque une nouvelle adjointe (Liv Tyler) au capitaine (Patrick Wilson). On pourrait s’endormir pour l’aspect plan-plan de cet ovni filmique. Et pourtant … quand on le regarde sur un plan « théâtral », Space Station 76 de Jack Plotnick cache bien des agréments.

The daily life of a space station, the members of which are stuck in the Seventies, and deprived of any goals though with some ambition, until their lives are shakened up by a new sexy second-in-command (Liv Tyler, Patrick Wilson) coming on board. Anyone could fall asleep watching this UFO-movie. But… if you give Space Station 76 by Jack Plotnick a second chance from a “theatrical” standpoint, you can surely enjoy extra and pleasant moments.

More in English >> (Translation in progress, come bubble later)

Étonnant cocktail que Space Station 76, réalisé par Jack Plotnick. On se retrouve dans un soap opéra aux décors des années 70 (d’où le 76 du titre ?), à suivre le quotidien d’une équipe en orbite dans l’espace, jusqu’au commandant, déprimé, qui nous la joue Claude François, et tente une électrocution dans sa baignoire… sans effet. Tout cela permet d’explorer des thématiques bien ancrées telles que les rapports sociaux, la sexualité, l’homosexualité, la parentalité…

Pour appuyer tout cela, tout y passe : musique psyché, décors kitsch, hallucinations sexuelles, bimbos à gogo… pourtant, il ne faudrait pas croire que c’est un joyeux bordel. Bien au contraire, tout est poliment polissé pour en faire un film familial. C’est peut-être là qu’est le problème, car le récit a du mal à décoller (sans jeu de mot) pour en faire un film vraiment original et, foncièrement, une bonne série B culte.

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© Sony Pictures Home Entertainment

Malgré cela, le réalisateur s’amuse à enliser ses personnages : crises de nerf, crise familiale, personnages déprimés et dépressifs, femme stérile, relations stériles… Finalement, la seule chose qui pousse et grandit normalement dans ce vaisseau has-been, ce sont les plantes. Les passagers font comme s’ils vivaient toujours sur Terre avec leurs codes et projets, sauf que, dans l’espace… l’espace est limité. De quoi alimenter fantasmes, névroses et dérèglements hormonaux en tout genre.

Space Station 76 n’est pas sans faire penser à H2G2 : le guide du voyageur galactique (2005). Mélange d’humour à froid, de blagues potaches, de 2nd degré, SS76 fait planer une ambiance genre Arrested Development (Mitchell Hurwitz, 2003) dans un décor à la Orange mécanique (Stanley Kubrick, 1971). De quoi jeter le trouble sur nos repères galactiques !

La réalisation laisse parfois à désirer avec des plans un peu grossiers voire « limite » ; cela manque de rythme et malgré tout, il reste d’excellentes idées (cf. la scène de suicide à la Claude François, l’apparition couleur arc-en-ciel du petit ami du capitaine en communication holographique, les hallucinations, les jalousies décalées, les dépressions contagieuses, le robot psy…).

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© Sony Pictures Home Entertainment

Le systématisme de la mise-en-scène façon Seventies est trop appuyé pour ne pas y voir une métaphore des blocages et stérilités des rapports sociaux. Seul un énorme choc pourrait faire valser tout cela, et l’idée de l’astéroïde ne fait que soutenir cette thèse.

On ressort de Space Station 76 désorienté et un peu amer, résultat d’une immersion sans fond dans un univers où, Star Trek croisant Les Feux de l’amour, tout ressemble à une guimauve qui aurait cramé, un bel écrin en surface figé dans ses acceptions, incapable de dépasser les angoisses et tensions inhérentes à tout isolement et enfermement.

Il est un peu dommage que la ligne narrative ne soit pas plus claire, et qu’il ne s’agisse que de dépeindre des tensions sociales. On était en droit d’en attendre un peu plus de ce nouveau genre, un film « rétro-futur » selon John Plotnick. Mais comme ce dernier le précise dans le making-of, un aspect théâtral colore le film d’un manière magnifique. Avec cette idée à l’esprit, tout spectateur ne pourra que reconnaître que Plotnick, à l’aide de ses producteurs, a réalisé une petite prouesse étant donné le peu de moyens à sa disposition. Et cet essai ne peut être que salué !

James Doe

En savoir plus :
https://www.facebook.com/SpaceStation76 (Facebook officiel du film)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Space_Station_76
– Disponible depuis le 26 novembre 2014 en VOD

Denis Tison

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