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Critique / “Into the Woods, Promenons-nous dans les bois” (2014) : jovialité infectieuse dans les bois

Dernière mise à jour : juillet 27th, 2021 at 12:36 am

Disney rompt avec la tradition en nous présentant comme film de Noël une comédie musicale sur les contes de fées des frères Grimm qui baigne dans le second degré et s’adresse aux adultes autant qu’aux enfants. Adaptation de la comédie musicale de Stephen Sondheim et James Lapine, Into the Woods, Promenons-nous dans les bois de Rob Marshall nous plonge au cœur des bois, pour deux heures d’évasion en chansons. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Le boulanger (James Corden) et sa femme (Emily Blunt) reçoivent la visite d’une sorcière qui dévoile avoir jeté un sort les empêchant d’enfanter. Elle le lèvera si, d’ici trois jours, ils se rendent dans les bois et lui rapportent la vache blanche comme du lait, la cape rouge comme du sang, et les cheveux jaunes comme du maïs. Dans leur quête, ils croiseront les personnages d’autres contes des frères Grimm : Le Petit Chaperon Rouge, Jack et le Haricot Magique, Cendrillon et Raiponce. Chacun face à sa mission, et à son destin.

Into the Woods, Promenons-nous dans les bois : une recette à succès ?

Pour cet opus annuel des périodes de fête (le film est sorti aux États-Unis le 25 décembre dernier), destiné à rassembler les familles dans les salles de cinéma, Disney a parié sur des professionnels déjà bien connus des amateurs de comédies musicales.

Les spectateurs reconnaîtront dans la musique le talent et la verve de Stephen Sondheim, qui a composé les chansons et écrit leurs paroles, pour une œuvre d’abord destinée à la scène et produite depuis 1986. Particulièrement connu du grand public pour sa participation à des comédies musicales pour la scène (qui ont ensuite été, de même, adaptées en films) comme West Side Story (1957) et Sweeney Todd (1979).

Pour adapter cette œuvre pour le grand écran, la société de production a fait appel à Rob Marshall, qui avait précédemment réalisé Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence pour eux en 2011, et connu un succès auprès du grand public avec des comédies musicales telles que Chicago en 2002 et Nine en 2009. Il est donc déjà bien rodé dans le genre, et connaisseur du domaine bien au-delà du cinéma : en effet, il n’a pas toujours été derrière la caméra, et a notamment travaillé comme danseur à Broadway avant de se consacrer à la chorégraphie et à la réalisation.

Une fable sur l’innocence ?

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© Walt Disney Pictures

Into the Woods, Promenons-nous dans les bois prend d’abord l’apparence d’une comédie musicale ultra-kitsch et téléphonée, où chaque personnage va dans les bois pour y rencontrer son destin. Le film trouve son fil conducteur dans la situation délicate du boulanger et de sa femme qui doivent se mettre au service de la sorcière afin de pouvoir fonder une famille. Ils sont le point de ralliement des contes, le fil conducteur qui fait se croiser — en chansons — les obstacles que chacun rencontre.

Meryl Streep incarne à merveille la sorcière, pressée par le temps et rongée par les secrets. Les autres acteurs, notamment James Corden et Emily Blunt qui incarnent le couple central, parviennent à convaincre dans leurs rôles et à transporter les spectateurs dans le monde enchanté, et parfois effrayant, des bois. La chanson entre les princes frères, interprétés par Chris Pine et Billy Magnussen, est particulièrement la bienvenue, apportant une bouffée d’autodérision assumée qui, entre deux temps morts, réconfortent le public en réaffirmant le second degré de l’œuvre.

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© Walt Disney Pictures

Sous la rigolade, la joie manifeste que l’équipe a eu à tourner le film Into the Woods, Promenons-nous dans les bois et les rebondissements de l’aventure, se cachent cependant des thèmes forts. On n’est pas dans le Disney traditionnel, avec une part sombre qui n’a pas été complètement cachée. Il ne s’agit pas de contes de fées édulcorés mais de versions qui enchantent aussi bien qu’elles nous préviennent des maux du monde : on y parle notamment d’adultère, et la chanson du Petit Chaperon Rouge après sa rencontre avec le loup, par exemple, témoigne d’un changement de point de vue sur le monde — un viol qui reste au niveau de l’allusion et ne sera pas identifié par les enfants.

Courrez-y et rentrez en chantant !

C’est un film dont on vous laissera tirer les leçons. Dynamique et incroyablement imaginatif, c’est un film à ne pas manquer, même s’il n’est évidemment pas parfait. On est un peu surpris et on restera quelque peu confus face à la structure du film en deux parties. Alors que l’intrigue principale se noue en tous points, le film embarque en effet ses spectateurs pour une seconde aventure.

Très apprécié depuis un mois outre-Atlantique, où la culture de la comédie musicale est très prégnante, on espère qu’Into the Woods, Promenons-nous dans les bois enchantera autant nos compatriotes français. Malgré quelques longueurs, on ne peut s’empêcher de sortir de la salle en fredonnant… voilà une œuvre infectieuse qui s’immisce dans nos pensées, et dans les cordes vocales !

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