Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Gone Girl de David Fincher affiche film cinéma

Critique / “Gone Girl” (2014) : it’s so hypnotic!

Dernière mise à jour : janvier 7th, 2022 at 07:55 pm

Le maître du suspens, l’obsessionnel de l’image, le maniaque cinéphile… autant de surnoms qui peuvent qualifier le génie de David Fincher. Réalisateur à la filmographie exemplaire, avec Seven, Fight Club, Zodiac, il sait à chaque fois tout autant étonner que déranger. Il revient cet automne avec la très attendue adaptation du livre Les Apparences de Gillian Flynn : Gone Girl. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne déçoit pas puisque le réalisateur livre un des meilleurs films de sa carrière. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Dans une petite ville américaine, Amy (Rosemund Pike) est un écrivain célèbre, riche héritière d’une fortune familiale. Avec son mari Nick (Ben Affleck), ils vivent une histoire d’amour passionnelle qui s’étiole avec les années de mariage. Un soir où Nick rentre d’un bar, il découvre avec stupeur que son séjour est retourné et que sa femme a disparu. Il mobilise alors la ville entière pour la retrouver. Cependant au fur et à mesure des recherches, la police va jeter ses soupçons sur ce conjoint qui ne parait pas totalement transparent…

Gone Girl : jeu de pouvoir

Gone Girl de David Fincher
© Twentieth Century Fox

Avec le long métrage Gone Girl, David Fincher opère un coup de maître en donnant à cette adaptation un style singulier qui passe du drame conjugal au thriller renversant. En cela, on retrouve la précision habituelle du réalisateur dans la construction de ses plans, dans le grain donné à son image et dans la maîtrise de ses acteurs.

Si le décor est ultramoderne avec des maisons luxuriantes dotées de caméras, de télévisions high-tech, l’histoire apparait sans attache temporelle rappelant même par certains détails les grands road trip d’antan.

De la même façon, Fincher joue également dans sa construction dramatique avec la chronologie des évènements. Les intrigues s’entrecroisent et les retours en arrières sont nombreux pour suivre le point de vue de chacun des personnages.

Si la tension dramatique de Gone Girl est portée sur la disparition de la jeune femme, c’est bien un jeu de pouvoir qui s’engage entre les différents protagonistes : la culpabilité face à la raison, la vérité contre la manipulation.

Au centre de cette intrigue, il y a cette constante satire de la presse. Elle a le pouvoir de décider, à tort ou à raison, de la culpabilité médiatique d’un individu. Nick en fait les frais lorsqu’il se voit accuser du meurtre de sa femme. À l’inverse, ces médias sont tellement influençables, notamment lors de la magistrale scène de l’interview où le mari révèle ses amours adultérines.

Deux acteurs de talent

Pour incarner les personnages principaux, il fallait deux acteurs de talent capables de se mouvoir dans cette ambiance à suspens.

Rosemund Pike, veuve noire du récent Enemy de Denis Villeneuve, est épatante avec sa double facette. Tout à la fois glaciale et fascinante, elle fait penser à Robin Wright dans la série House of Cards, également créée par David Fincher.

Ben Affleck est quand à lui sensible et sincère. Il met ses émotions au service de l’histoire, notamment dans la scène du bar où il raconte ses fêlures et ses déboires.

Avec cette oeuvre picturale, esthétique et scénaristique, David Fincher réconcilie les amateurs d’histoire et de techniques. Si le film Gone Girl est un peu long (2h30), il est rythmé et haletant du début jusqu’à la fin.

Un des meilleurs films de l’année…

En savoir plus :

Antoine Corte

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.