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Nos étoiles contraires image film cinéma
Affiche du film "Nos étoiles contraires"

Critique / “Nos étoiles contraires” (2014) : être malade, complètement malade

Dernière mise à jour : juin 26th, 2022 at 12:25 am

“Il y a plusieurs façons de raconter une histoire triste. On peut décider de l’embellir (…) mais ce n’est pas la réalité”. Tels sont les mots d’ouverture prononcés par Hazel Grace (Shailene Woodley) qui tranchent avec la vision édulcorée des traditionnelles comédies romantiques. Avec Nos étoiles contraires (The Fault in Our Stars) de Josh Boone, on sait dès le début qu’on sera confronté à une histoire dure, une histoire de souffrance : bref l’histoire de la vie ! L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Véritable phénomène aux États-Unis depuis sa sortie sur les écrans le mois dernier (il récolte à ce jour 100 millions de dollars au box-office américain), le film, réalisé par Josh Boone, est l’adaptation du livre à succès écrit en 2011 par John Green.

Il raconte le quotidien d’une jeune fille, Hazel, atteinte d’un cancer depuis son plus jeune âge. Affrontant quotidiennement les affres de sa maladie, elle a dû mal à avoir une vie normale. Son tissu relationnel est inexistant, sa scolarisation difficile. Elle peut néanmoins compter sur le soutien indéfectible de ses parents.

Alors qu’elle se résigne à attendre la mort, elle tombe amoureuse d’Augustus Waters (Ansel Elgort), patient en rémission. Ils vont ensemble se construire un futur, faisant fi de la maladie.

Nos étoiles contraires : une histoire touchante et empreinte d’une triste réalité

Qu’il est difficile pour un réalisateur de faire un film sur la thématique du cancer. On lui reproche souvent de tomber dans une facilité en emportant d’emblée l’empathie du public sans réel apport artistique. En cela, on se souvient des critiques, parfois vives, autour de Ma vie pour la tienne (Nick Cassavetes) avec Cameron Diaz dans le rôle-titre. Du même acabit, on méprise le “teen movies” alors même qu’il a été pensé pour plaire à ce type de public adolescent. Les exemples ne remontent pas si loin dans le temps, avec notamment Divergente (Neil Burger).

Nos étoiles contraires image film cinéma
© 20th Century Fox

Ne mentons pas, Nos étoiles contraires est un teen movie qui fait pleurer. Pour autant,  en dépassant les préjugés, c’est un bon film. En effet, il sait instaurer une réflexion profonde sur des thématiques complexes. La plus touchante est celle liée au souvenir. Bien sûr, la peur de la mort est présente chez les deux personnages principaux. Pour autant, elle est dépassée par des considérations plus philosophiques. Hazel et Augustus savent qu’ils vont mourir, c’est une donnée qu’ils ont accepté. Leur principale peur est alors l’oubli. Une fois qu’ils auront disparu, leurs proches vont-ils les oublier ? Ces derniers, vont-ils passer à autre chose ce qui signifierait une deuxième mort pour les protagonistes ?

Autre réflexion dans Nos étoiles contraires, celle des dérives de la fascination. Hazel s’accroche à un roman qu’elle lit à foison pour tenir dans son quotidien. En cela, elle prend pour génie l’écrivain quelle admire plus que tout. Cependant, au jour de sa rencontre avec son idole, la jeune fille se rend compte de l’apoplexie de celui-ci, faisant le grand écart avec les idées humanistes qu’il véhicule dans son livre. Le message est audacieux car il fait part d’une déception qui pourrait être universelle, celle de faire descendre de son piédestal une célébrité admirée. En effet, comment réagirait-on si on se rendait compte que la star adulée depuis tant d’années était en réalité une moins que rien ? On serait probablement face aux mêmes pertes de repère qu’Hazel puisque chaque idole a, en somme, une place, plus ou moins importante, dans la vie de celui qui l’admire.

Nos étoiles contraires image film cinéma
© 20th Century Fox

Paradoxe lorsqu’on sait que Shailene Woodley et Ansel Elgort sont deux immenses stars américaines, adulées par de nombreux adolescents. Même si leur jeu d’acteur est parfois trop exagéré, notamment dans la scène de “before” funérailles, ils ont néanmoins cette tenue et cette rigueur permettant de faire passer de belles émotions au public. Les rôles secondaires de Nos étoiles contraires sont également plein de surprises, en particulier celui de Willem Dafoe, interprétant l’écrivain torturé. Enfin, il est nostalgique de revoir au cinéma la trop rare Laura Dern, figure mémorable de Jurassic Park (Steven Spielberg).

Notre avis ?

Aussi, on vous conseille de ne pas avoir d’a priori sur le film Nos étoiles contraires mais de vous laisser entrainer par cette histoire touchante et empreinte d’une triste réalité. On en ressort étrangement revigoré, comme si on avait mis de côté les petits tracas du quotidien.

En savoir plus :

Antoine Corte

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