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CINEMA: [ITW] Sébastien Maggiani et Olivier Vidal, réalisateurs de "Hasta Mañana" (2014) / Sébastien Maggiani and Olivier Vidal, directors of "Hasta Mañana" (2014) 1 image

CINEMA: [ITW] Sébastien Maggiani et Olivier Vidal, réalisateurs de “Hasta Mañana” (2014) / Sébastien Maggiani and Olivier Vidal, directors of “Hasta Mañana” (2014)

Dernière mise à jour : février 3rd, 2021 at 04:59 pm

CINEMA: [ITW] Sébastien Maggiani et Olivier Vidal, réalisateurs de "Hasta Mañana" (2014) / Sébastien Maggiani and Olivier Vidal, directors of "Hasta Mañana" (2014) 2 image
(c) Ana Jimenez   
Coup de coeur du dernier Champs-Elysées Film Festival, l’équipe de Bulles de Culture a souhaité poser des questions aux réalisateurs d’Hasta Mañana, Sébastien Maggiani et Olivier Vidal, à sortir le 30 juillet. Film sur la jeunesse par essence, l’histoire raconte le quotidien de Léo (Antoine Gautron), jeune orphelin, et de son meilleur ami Nino (Amir Ben Abdelmoumen) dans la quête d’un rêve, celui de rencontrer Claude Lellouch

Our favorite film at the last Champs-Elysées Film Festival, we, the team of Bulles de Culture, like to ask questions to Sébastien Maggiani and Olivier Vidal, directors of Hasta Mañana. Film on young people, the story talks about Léo (Antoine Gautron), a young orphan, and his best friend Nino (Amir Ben Abdelmoumen) in search of a dream : to meet Claude Lellouch.

More in English >> (Translation in progress, come bubble later)

Bulles De Culture (BdC) : Comment se passe l’écriture à deux ? 
Sébastien Maggiani (SM): L’idée originale est venue après des discussions entre nous deux. Alors qu’on était à Montpellier, on s’est imaginé un gamin courant seul dans la rue. L’histoire de départ était très différente mais c’est après plusieurs incertitudes qu’on a trouvé la direction actuelle du film. 
Olivier Vidal (OV) : Plus on parle et plus on écrit. On marche d’un seul tenant. On se complète mutuellement. Le scénario a été écrit en trois semaines. 
BdC : Comment gérer la différence d’âge entre vous deux (Sébastien Maggiani n’a que 18 ans) ? 
OV: Je ne me mets pas de barrière avec les adolescents. Je m’adapte. Je ne fais pas de différence. Au niveau de l’écriture, avant je donnais des conseils à Sébastien. Désormais, sur ce long-métrage, c’est un travail main dans la main. 
SM : On a toujours eu les mêmes centres d’intérêt au niveau du cinéma. Il y a quelques années, on s’est d’ailleurs dit qu’on ferait bien un court-métrage en pellicule alors qu’elle n’était presque plus utilisée. La rencontre a fonctionné et on a continué ensemble. On ne se pose plus la question de qui apporte le plus à l’autre. Le fait est qu’on a un débat constant qui fait ressortir des idées inédites. C’est une force d’être deux. 
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© Zelig Films Distribution
BdC : Qu’avez-vous fait avant d’arriver sur Hasta Mañana
OV : J’ai commencé à 15 ans. J’ai fait alors un premier court-métrage que j’estime raté. J’ai appris les bases de ce métier avec Josée Dayan qui m’a donné la chance de venir sur ses plateaux. Plus récemment, on a monté avec Sébastien une boite de production, Sofilms, pour monter des projets avec de jeunes talents qui ont des idées. 
SM : Moi, je souhaite parler d’un court qui est actuellement en production : Vent de regrets avec Alain Depardieu, qui est généralement un homme de l’ombre puisqu’il est producteur. Devant la caméra, il est très généreux. Il donne beaucoup de choses. 
BdC : Quelles sont les valeurs véhiculées par Hasta Mañana
SM : En fer de lance, l’amitié… mais pas comme quelque chose de futile mais plutôt comme une forme d’amour caché. 
OV : Dans le film, c’est un amour platonique. Une relation forte entre deux jeunes. Les thématiques abordées sont nombreuses : l’amitié, la fidélité, l’infidélité aussi… 
BdC : Parlez-nous du personnage de Rodolphe, jeune arrivant au foyer, qui se fera malmené par Léo, le protagoniste ? 
SM : Dans un foyer, lorsque tu es nouveau, tu es généralement rejeté. Rodolphe va vers Léo car il sent que ce dernier est affecté par le départ de son pote, Nino. Pour Léo, l’amitié est une relation exclusive, il ne supporte pas le départ de son ami d’enfance. Aussi, il ne peut pas accepter de le remplacer. Voilà pourquoi il rejette Rodolphe, pour éviter qu’il prenne la place de Nino dans son cœur. Cependant, quand une absence se prolonge, il y a un besoin de combler la place laissée par celle-ci. 
OV : Rodolphe a su trouver une parade pour se faire accepter de Léo. Ils deviennent amis à partir du moment où Léo discute avec le directeur du foyer. Ce dernier le renvoie à son propre vécu. 
© Zelig Films Distribution
BdC : Pouvez-vous nous parler de la notion de temps dans votre récit ? 
OV : On n’a pas souhaité ancrer notre récit dans une temporalité particulière. Pour nous, un film doit être hors du temps. 
SM : On a pensé à un conte. On voulait le décrocher du réel. Au début du film, on a décidé de filmer avec de la lumière naturelle. De ce fait, la caméra est très sensible et le rendu donne un esprit décroché, un peu comme un pamphlet. De ce fait, l’image bruite davantage. 
BdC : Pourquoi la fascination de votre personnage pour Claude Lellouch ? 
SM : C’est venu assez intuitivement sans réflexion approfondie. Pour nous, Claude Lellouch est un symbole de cinéma et de liberté, notamment avec sa caméra à l’épaule. Quand j’étais petit, ma famille me parlait beaucoup de Lellouch. On se fait beaucoup critiquer car pour un jeune ça peut paraître incohérent d’aimer ce réalisateur. 
OV : Ce n’est absolument pas incohérent ! Heureusement qu’il existe des ados qui ont des rêves et qui ont envie de rencontrer des gens inattendus. 
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© Zelig Films Distribution
BdC : Le film fait beaucoup penser à Je vais bien ne t’en fais pas (Philippe Lioret), est-ce voulu ? 
SM : Je n’avais pas vu le film. Pendant la phase d’écriture, ma sœur m’a dit qu’elle y voyait un parallèle entre ce que j’étais en train d’écrire et l’oeuvre de Philippe Lioret. Je vois de quoi çà vient. A partir du moment où on balade le spectateur et où on découvre une vérité que le personnage ne sait pas, il y a une tension dramaturgique. C’est un procédé qui marche bien. C’est comme la vie finalement. C’est ce que j’ai voulu reproduire dans Hasta Mañana
BdC : Que voulez-vous faire du film une fois sorti ? 
OV : On aimerait pouvoir le placer au CNC dans « Collège au cinéma » car c’est un thème évocateur pour les jeunes. Il leur parle. 

BdC : Quels sont les gens de l’ombre sur ce film auxquels rendre hommage ? 
OV : On souhaiterait rendre hommage à notre monteur, Dominique Pétrot, qui a fait un travail éblouissant. Il y a également Sebastien Cortella, compositeur, qui a créé une musique originale pour le film. La musique est un mix de choses diverses, entre gaieté et mélancolie. La mélodie est reprise comme une boite à musique. 
BdC : Quelles sont vos projets ? 
SB : On a décidé de repasser aux courts-métrages dans les prochains projets. Il faut casser l’idée reçue qu’on ne peut plus faire de court après un long-métrage. On ne veut pas se mettre de barrières. On a envie de développer des projets qui prennent moins de temps et qui se montent plus facilement. On est également sur un projet de long-métrage, qui va s’appeler Roman Wesler
Entretien réalisé par Antoine Corte le 17 juillet 2014 à Paris.


Pour en savoir plus :
– https://www.bullesdeculture.com/2014/06/cinema-ceff2014-hasta-manana-avp.html (critique du film sur Bulles de Culture)
https://www.facebook.com/hastamananalefilm (Facebook officiel du film)

Antoine Corte

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