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Maléfique - poster

Critique / “Maléfique” (2014) : la sorcière bien aimée ?

Dernière mise à jour : juillet 27th, 2021 at 01:05 am

Avec ce Maléfique (Maleficent) de Robert Stromberg, les productions Disney et l’actrice Angelina Jolie (Mr & Mrs Smith, Salt) se lancent dans une excitante entreprise de réhabilitation d’une méchante mythique : la sorcière qui avait jeté un sort à La Belle au Bois Dormant (1959). On s’est piqué d’aller voir ça de plus près. La critique et l’avis film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Maléfique (Angelina Jolie) était une très belle jeune femme au cœur pur, qui menait une existence idyllique dans le paisible royaume de la forêt, jusqu’à ce qu’un jour, une armée d’humains menace l’harmonie de son univers. Maléfique devient alors la protectrice la plus acharnée de son pays, mais une terrible trahison fait d’elle une femme au cœur de pierre. Jurant de se venger, elle affronte au cours d’une grande bataille le roi des hommes, le Roi Stéphane (Sharlto Copley), et lance sa malédiction sur sa petite fille, Aurore (Elle Fanning), qui vient de naître.

Maléfique : des valeurs sûres au casting

Depuis quelques années, les productions Disney se sont mis en tête de donner une image moins lisse de leurs princesses. Ainsi, il y a eu par exemple la chevelue Raiponce en 2010, la Rebelle rousse en 2012 et la glaciale Reine des neiges en 2013. Sur le papier, le film Maléfique s’annonce donc très prometteur. Surtout que cette fois, il ne s’agit pas d’un film d’animation mais d’un film avec des prises de vue réelle.

Ce film est la première réalisation de Robert Stromberg, plus connu pour son travail sur les décors d’Avatar (2009) de James Cameron et d’Alice au Pays des Merveilles (2010) de Tim Burton, avec deux Oscars des Meilleurs décors à la clé. Et au casting, en plus de Mrs Brad Pitt, ce sont des valeurs sûres : Sharlto Copley (District 9, Elysium) dans le rôle du méchant Roi Stéphane, Elle Fanning (Super 8) dans le rôle de la Princesse Aurore, Juno Temple (Killer Joe, Lovelace) dans le rôle de la Fée Capucine et Imelda Staunton (Harry Potter) dans le rôle de la Fée Hortense. Le tout enrobé dans une très à la mode 3D relief.

Bonnes idées et déceptions

Hélas, première déception dans le long métrage Maléfique : la narratrice. En plus de prendre un temps fou à nous expliquer les tenants et les aboutissants de l’intrigue, celle-ci ne peut s’empêcher de revenir régulièrement s’assurer que nous avons bien tout compris.

Deuxième déception : l’histoire. On s’attendait à un miroir inversé de l’original (La Belle au Bois Dormant) sorti en 1959 mais c’est au final une histoire totalement différente. Soit, il n’était peut-être pas aisé d’avoir des enjeux assez forts si la sorcière se comportait de la même façon. Mais alors pourquoi, à l’image de la sorcière, ne pas avoir joué jusqu’au bout la carte de personnages plus nuancés ? Car si Maléfique peut être à la fois gentille et méchante, les autres personnages sont loin d’avoir le relief attendu (et ce malgré la 3D). Le méchant Roi Stéphane campé par Sharlto Copley ne sort jamais de son rôle de vilain garçon et ce jusqu’à s’enfoncer dans une ridicule folie à la fin du film. Bien sûr, il ne faudra pas oublier que le film fourmille aussi de bonnes idées scénaristiques, comme celle d’avoir donner une “humanité” et un nom, Diaval (Sam Riley en V.O.), au corbeau de la sorcière.

Le plaisir de la relecture d’un conte

Et la réalisation du film Maléfique ? Les effets spéciaux sont au rendez-vous mais la mise en scène et le montage manquent parfois de rythme, alourdie par l’omniprésence de la narratrice déjà citée. Cette dernière crée une distance avec l’histoire qui brime souvent le plaisir de l’immersion.

Qui s’y frotte, s’y pique ? Bien évidemment, mis à part ces défauts, le savoir-faire des productions Disney est intact pour la réalisation du long métrage Maléfique. La magie opère, des passages de l’histoire nous emportent et le plaisir d’une relecture d’un conte de notre enfance est bien là. D’où notre regret que ce film en 3D relief n’ait pas eu plus de profondeur.

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel

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