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[CRITIQUE] “1984” (2016) par Sébastien Jeannerot

Dernière mise à jour : décembre 23rd, 2016 at 12:22 am

Toujours sous la houlette de Sébastien Jeannerot, cette septième saison de l’adaptation de 1984 nous replonge avec brio dans un monde aussi déshumanisé qu’inquiétant, et qui n’est pas sans rappeler le nôtre. Notre critique de cette pièce à voir absolument.

Synopsis :

A l’abri du regard du télécran, Winston (Sébastien Jeannerot) tient un journal dans lequel il condamne la société totalitaire dans laquelle il vit. Au ministère où il travaille, il est contacté par le membre d’une société secrète tentant de faire tomber le Parti. Parallèlement, il se sent espionné par Julia (Hélène Foin Coffe). En réalité, c’est le début d’une histoire interdite.

1984 :
Une adaptation fidèle du livre culte

 

1984 photo
© D.R.

Du 20 septembre au 22 décembre 2016, l’œuvre dystopique de George Orwell revient pour une nouvelle saison au Théâtre de Ménilmontant. 1984 est à considérer comme la pierre angulaire de toutes les fictions d’anticipation sorties postérieurement. Comme toutes les œuvres du genre, le livre d’origine a à cœur de dépeindre une société déshumanisée, perdue dans les dérives politiques d’une dictature où les notions de libre pensée, de culture et d’opposition sont lourdement réprimandées.

D’emblée, lorsque l’on pense à une adaptation théâtrale de 1984, on se pose la question de la réelle possibilité de transposer un univers aussi visuel avec des thématiques aussi fortes sur les planches sans dénaturer la force de l’œuvre d’origine.

Que le lecteur se rassure, la pièce Sébastien Jeannerot met à l’honneur le texte initial en proposant une adaptation fidèle par le biais d’une mise en scène futée et organique. Véritable spectacle orchestré avec intelligence, la pièce reprend avec assiduité toute l’intrigue d’origine jusqu’à mener au final glaçant et nihiliste de l’œuvre.

Une mise en scène brillante et organique

 

Un des points forts majeurs de l’adaptation de 1984 est sa mise en scène particulièrement brillante. S’il est évident que le budget alloué au projet est loin d’atteindre celui des grandes productions parisiennes, il émane toutefois de l’adaptation une impression permanente de “spectacle” grâce à des décors malin et surtout une mise en scène organique et très fouillée.

Prenant le parti de construire et déconstruire le décor devant les yeux des spectateurs par un système ingénieux de panneaux mobiles intégré à la mise en scène, la pièce s’enrichit de séquences vidéos oppressantes qui plongent toujours plus le spectateur dans ce monde “sans issues de secours”.

A ce titre, la bande-son, obsessionnelle et désespérée , hantera les spectateurs de la pièce longtemps après la fin de la représentation.

Une distribution efficace
au service de l’œuvre

 

S’il est difficile de se hisser à la hauteur de la prestation de John Hurt dans l’adaptation cinématographique datant de 1984 (tiens, tiens…), Sébastien Jeannerot s’en sort plutôt bien en proposant un jeu nerveux et à fleur de peau. Le reste de la distribution s’en sort à merveille en nous livrant une galerie de personnages tous très caractérisées alimentant ainsi l’impact de la pièce.

Spectaculaire, riche, intelligente et surtout humaine, cette adaptation théâtrale du roman d’Orwell rend hommage de la plus belle des façons à l’une des œuvres littéraires les plus importantes du XXème siècle.

 

En savoir plus :

  • 1984 au Théâtre de Ménilmontant (Paris, France) du 20 septembre au 22 décembre 2016, les mardis, mercredis et jeudis soirs à 21h
Salvatore V.

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